Dans une ère où les écrans sont omniprésents, utilisés même par les enfants et parfois les bébés, la protection visuelle n’est plus un luxe. Conscients de cette urgence, les opticiens organisent la première édition du Congrès National de l’Optique Lunetterie (CNOL) à Rabat les 11 et 12 octobre 2024 au Centre d’Accueil et de Conférences de la Fondation Mohammed VI pour l’Éducation.
Cet événement de référence dans le domaine de la santé visuelle coïncide avec la Journée Mondiale de la Vue, offrant ainsi une plateforme de discussion, de sensibilisation et d’action concrète sur les enjeux majeurs de la vision au Maroc et dans le monde. Un engagement pour la santé visuelle des jeunes générations Organisé par Media Optique, en collaboration avec des associations professionnelles telles que l’Association Marocaine des Opticiens et l’Association Professionnelle Nationale des Opticiens Marocains, le CNOL se donne pour mission de mettre la santé visuelle au cœur des priorités nationales.
En effet, selon les dernières études, 20 % des enfants en âge scolaire au Maroc souffrent de troubles visuels non diagnostiqués. Face à ce constat alarmant, le CNOL 2024 axera une grande partie de ses conférences et ateliers sur l’importance du dépistage visuel précoce et sur les liens entre vision et réussite scolaire.
Approché par Hespress FR, Charles Dagneaux, opticien français exprime son immense honneur de faire partie du CNOL, “à l’occasion de cette première édition qui rassemble tant de talents et de passionnés de la lunetterie, je suis particulièrement reconnaissant d’avoir été invité pour partager mes connaissances et échanger sur des thématiques essentielles pour notre profession, notamment celles de l’artisanat et de l’écologie en lunetterie”.
La lunetterie n’est pas seulement un métier technique. C’est un art, une tradition ancrée dans des siècles d’innovation et de savoir-faire, indique-t-il notant qu’aujourd’hui, face aux défis écologiques et à l’évolution rapide des technologies, il devient essentiel de conjuguer notre héritage avec des pratiques durables. Cela signifie non seulement fabriquer des montures de qualité, mais aussi comprendre l’importance de la réparation et de la durabilité dans un monde où les ressources naturelles sont de plus en plus limitées.
Et d’ajouter : L’une des valeurs fondamentales que nous devons transmettre aux générations futures et aux enseignants de notre domaine est l’importance de préserver cet artisanat. Il s’agit d’enseigner et d’adopter des techniques qui permettent non seulement de créer des montures robustes, mais aussi de les réparer et les restaurer de manière à prolonger leur cycle de vie. C’est ici que l’écologie prend tout son sens. En prolongeant la durée de vie des montures, en limitant les déchets et en favorisant des matériaux plus durables, nous contribuons directement à un avenir plus respectueux de l’environnement.
Cela dit, cette conférence est une initiative d’excellence pour appuyer la connaissance des opticiens et renforcer leur maîtrise des technologies et des pratiques modernes. “En intégrant la dimension écologique à notre savoir-faire, nous faisons évoluer notre profession dans une direction qui non seulement améliore la qualité de nos produits, mais qui prend également soin de la planète”, ajoute-t-il.
Conscient du lourd poids qui pèse sur les professionnels, Hicham chergui, président du CNOL, partage avec nous l’objectif ultime de cette rencontre : sensibiliser nos concitoyens, et en particulier les parents et les enseignants, à l’importance du dépistage précoce des déficiences visuelles, notamment pour les élèves en âge préscolaire, dès 3 et 4 ans. Une vision saine est une condition indispensable pour assurer une scolarité réussie. Chaque enfant a droit à un départ optimal dans la vie scolaire, et ce droit passe également par une bonne santé visuelle.
Pour lui : “le rôle de nos associations et de ce congrès est de toucher le plus grand nombre possible d’écoles préscolaires afin de former les enseignants à détecter les premiers signes de troubles visuels. Ces efforts visent à identifier les enfants qui pourraient être affectés par des problèmes visuels non détectés, afin de leur offrir une chance égale de réussir à l’école. À travers des conférences, des ateliers pratiques, et des actions sur le terrain, nous cherchons à élever le niveau de connaissance et d’expertise en matière de dépistage visuel dans le cadre scolaire”.
Reconnaissant aux parties partageant les mêmes valeurs, notre intervenant souligne que “cette initiative s’inscrit également dans le cadre d’un partenariat fort avec le ministère de la Santé, qui partage notre engagement à dépister les enfants en âge préscolaire, et dont la stratégie est déjà bien en place pour accompagner cette démarche. Nous espérons que le ministère de l’Éducation nationale joindra également ses forces aux nôtres afin de faire avancer ce projet ambitieux”.
Par ailleurs, le président du CNOL conclut en exprimant sa gratitude à tous ceux qui travaillent dans l’ombre pour la réussite de cet événement, car ce congrès ne pourrait exister sans leur engagement.
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