Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Malgré la diminution de l’emprise territoriale de « Daech », la menace terroriste persiste au Maroc sous une forme plus diffuse et complexe, incarnée par des « loups solitaires » imprégnés d’une idéologie extrémiste et agissant de manière autonome.
Malgré le recul marqué de l’influence de l’organisation « Daech » dans ses anciens bastions en Syrie et en Irak, ainsi que la réduction de ses capacités sur le terrain, le spectre du terrorisme continue de planer, mais sous une forme différente et plus complexe. Cette menace persistante se manifeste notamment à travers ce que l’on appelle les « loups solitaires » : des individus imprégnés d’idéologie extrémiste et agissant de manière autonome, ce qui constitue un défi sécuritaire majeur.
L’arrestation, ce lundi, d’un jeune de 18 ans dans la région de Settat, adepte de l’idéologie de Daech, a remis cette menace sur le devant de la scène. Elle confirme que la lutte contre le terrorisme ne se limite plus à la confrontation avec des organisations structurées, mais s’étend désormais à la lutte contre un héritage idéologique profond, qui exploite l’espace numérique pour attirer et recruter de nouveaux adeptes.
Ce constat soulève des questions pressantes sur les raisons de la persistance de ce phénomène au Maroc, sur le rôle d’Internet dans son alimentation, ainsi que sur les moyens efficaces pour y faire face, tant sur le plan idéologique que sécuritaire.
Dans ce contexte, Moulay Ahmed Saber, chercheur spécialisé dans les questions religieuses et les études coraniques, explique que le terme « loups solitaires » dans la littérature spécialisée sur l’extrémisme et le terrorisme désigne des individus qui commettent seuls des actes de violence ou des opérations terroristes, sans coordination avec une quelconque entité ni appartenance à une organisation structurée participant à la planification ou à l’exécution.
Moulay Ahmed Saber a ajouté, dans une déclaration à Hespress, que ce type de terrorisme repose sur l’individu extrémiste qui s’appuie sur ses propres capacités pour mener ses attaques n’importe où dans le monde, sans bénéficier d’un soutien direct de la part de groupes organisés.
Il a expliqué que la persistance de ce phénomène au Maroc, malgré l’évolution de la situation en Syrie et en Irak et le recul de l’influence de l’organisation « Daech », s’explique principalement par l’héritage ancien de l’idéologie extrémiste, ancrée depuis la seconde moitié du XXe siècle et le début du XXIe siècle. Durant cette période, diverses formes d’orthodoxie rigide et de radicalisme se sont propagées, diffusant une culture de haine et une interprétation erronée des textes religieux, ce qui a influencé la perception que les extrémistes ont d’eux-mêmes et des autres. Selon lui, ces derniers considèrent comme apostats même ceux qui diffèrent d’eux parmi les musulmans, et voient le monde extérieur, en particulier l’Occident, comme un ennemi légitime à combattre.
Il a souligné que cette idéologie extrémiste a perduré pendant de nombreuses années, favorisant ainsi l’émergence d’un environnement intellectuel propice à la violence, même après le démantèlement ou le recul des grandes organisations ayant adopté cette approche, telles que « Daech » ou d’autres groupes extrémistes. Il a affirmé que les vestiges de cette pensée restent présents et que leur écho se prolonge, ce qui nécessite, selon lui, d’assécher toutes les sources du terrorisme par l’attention portée à la jeunesse, la correction de la compréhension religieuse, la diffusion des enseignements tolérants de l’islam, ainsi que la lutte contre toutes les formes d’extrémisme.
Le chercheur a expliqué qu’Internet joue un rôle central dans la persistance de l’activité de l’idéologie extrémiste, en offrant un espace vaste et discret de communication entre les radicaux, aussi bien durant la période d’activité de « Daech » que par la suite. Selon lui, cet espace numérique constitue un lieu de rencontre et d’échange d’idées entre des individus partageant la même pensée, où un « loup solitaire » peut inspirer un autre à commettre un acte, ou même le recruter, sans qu’il y ait un plan organisationnel direct. Cela, à son avis, explique la persistance des menaces posées par les « loups solitaires » dans différentes régions, malgré l’affaiblissement de la structure organisationnelle du terrorisme traditionnel.
Pour sa part, Montasser Hamada, chercheur au Centre d’études et de recherches d’Al Maghrib Al Aqsa, a indiqué qu’on s’attend à ce que les investigations menées auprès du détenu concerné permettent de clarifier les motivations qui l’ont poussé à envisager la commission d’un acte, afin de déterminer s’il a été influencé par un discours incitatif, lié à une organisation particulière, ou si son comportement est dû à un trouble psychologique ou à d’autres facteurs.
Hamada a fait savoir, dans une déclaration accordée à Hespress, que ce qui est constaté depuis plus d’une décennie, c’est la multiplication des discussions autour du phénomène des loups solitaires dans de nombreuses régions du monde, notamment en Europe. Il est ensuite apparu que les raisons qui poussent ces individus à s’engager ne sont ni uniformes ni standardisées.
Et d’ajouter : « dans certains cas, on observe chez cette catégorie une fidélité à un projet religieux rigoriste, extrémiste ou djihadiste, sans que cela ne se traduise véritablement par un engagement organisationnel, mais plutôt par une loyauté idéologique. Dans d’autres cas, on constate l’influence d’une réaction émotionnelle face à des enjeux politiques et humanitaires dans la région arabe, ou l’impact de facteurs psychologiques conduisant à adopter individuellement la voie djihadiste. C’est un aspect que plusieurs chercheurs tunisiens ont étudié avec rigueur ».
Le chercheur a fait état que « dans le contexte technologique actuel, les plateformes numériques contribuent à l’augmentation des manifestations de ce phénomène par rapport à l’époque précédant l’émergence d’Internet, voire depuis l’apparition des réseaux sociaux à partir de 2004. L’un des facteurs en cause est que ces plateformes alimentent les tensions religieuses, sectaires et émotionnelles. Bien souvent, lorsque certaines controverses éclatent, elles ressemblent à une guerre virtuelle sur les réseaux sociaux, à la différence près que les modalités de ce conflit ne se traduisent pas sur le terrain. En revanche, dans le cas des individus concernés, classés parmi les loups solitaires, ceux-ci ont une plus grande capacité à concrétiser leurs positions dans la réalité, au lieu de les limiter au seul espace numérique ».
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