Le Maroc se classe 68ᵉ sur 123 pays dans l’édition 2025 de l’EF English Proficiency Index, avec un score de 492 et un niveau jugé « faible ». Le Royaume perd du terrain par rapport aux dernières éditions et se situe désormais légèrement en dessous de la moyenne régionale.
Le rapport EF EPI 2025, fondé sur les données de 2,2 millions de candidats au test EF SET, inclut cette année pour la première fois l’évaluation des compétences productives ( expression orale et écrite ) aux côtés de la compréhension écrite et orale. Cette évolution méthodologique, qui permet une vision plus fine des capacités linguistiques des populations, confirme pour le Maroc un profil relativement homogène, mais marqué par des faiblesses persistantes à l’oral. Avec un score global de 492, le Royaume se place dans la catégorie « faible », au 68ᵉ rang mondial, loin derrière les leaders européens mais proche de la moyenne observée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Parmi les pays voisins, la Tunisie (498) devance légèrement le Maroc, tandis que l’Algérie (468) et l’Égypte (458) affichent des scores plus bas.
Dans le détail, le Maroc présente un niveau plus solide en compréhension écrite ( la compétence la plus développée dans près de 80 % des pays selon le rapport ) grâce à une exposition accrue via les supports numériques, les réseaux sociaux et les usages administratifs. À l’inverse, l’expression orale demeure la compétence la plus faible, un constat aligné avec la tendance mondiale, l’oral étant historiquement difficile à développer dans les systèmes éducatifs à classes nombreuses. Les écarts entre compétences réceptives et productives restent marqués : la lecture bénéficie d’un entraînement scolaire intensif, tandis que l’oral et l’écriture nécessitent davantage de pratique contextualisée, encore peu présente dans le parcours de nombreux apprenants.
L’analyse par cohortes d’âge montre une performance relativement meilleure chez les 21-25 ans, reflet probable d’une exposition plus soutenue à l’anglais via les plateformes numériques, l’enseignement supérieur et le marché du travail. À l’inverse, les adultes plus âgés enregistrent un niveau plus faible, tendance également observée à l’échelle mondiale. Sur le plan géographique, Rabat affiche le score urbain le plus élevé du pays (517), un niveau comparable à celui d’autres capitales de la région comme Alger (518) ou Le Caire (478).
Le rapport rappelle enfin les liens étroits entre maîtrise de l’anglais, attractivité économique et innovation. L’anglais demeure un levier clé pour renforcer la compétitivité des entreprises, accéder à la recherche internationale et accompagner la montée en compétences des secteurs à forte valeur ajoutée. Dans un contexte où l’intelligence artificielle transforme les usages linguistiques, EF souligne l’importance d’investir dans les compétences productives, notamment la parole et l’écrit, afin de mieux préparer les jeunes générations aux exigences d’un marché du travail toujours plus globalisé.
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