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La Brigade nationale des Douanes a lancé une vaste enquête, s’appuyant sur des informations précises transmises par la division de la lutte contre la contrebande, rattachée au service central de contrôle de l’Administration des Douanes et Impôts indirects. Cette opération intervient dans un contexte marqué par une recrudescence notable du trafic d’épices sur les marchés marocains, après la détection d’un écart considérable entre les volumes officiellement importés et les quantités circulant dans les circuits de distribution, qu’ils soient structurés ou non.
Selon les données recueillies par Hespress auprès de sources bien informées, une part importante de ces produits pénètrerait le territoire national par des voies informelles, c’est-à-dire par la contrebande, ce qui non seulement accentue les risques sanitaires pour les consommateurs, mais prive également le Trésor public de recettes douanières substantielles.
Les mêmes sources indiquent que les contrôleurs des douanes ont entamé une collaboration étroite avec les services de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie royale, afin d’identifier et de neutraliser les principaux réseaux impliqués dans la contrebande d’épices. Les investigations ont permis de localiser plusieurs points de stockage et de distribution clandestins, notamment à Casablanca, Agadir et Meknès, tout en retraçant les itinéraires empruntés par ces marchandises illicites, en provenance de différents points frontaliers, particulièrement dans le sud du Royaume, via le poste de Guerguerat et la zone de Kandahar.
Les enquêtes, menées en profondeur, s’appuient également sur des signalements faisant état de fortunes colossales accumulées par des contrebandiers d’épices, lesquels ont profité de la flambée inflationniste que connaît le Maroc depuis quelques années, ainsi que de la hausse des prix de certaines denrées, notamment le poivre noir, pour engranger des profits estimés à plusieurs milliards de dirhams. Certains d’entre eux ont tenté de masquer leurs activités illégales en fondant récemment des sociétés utilisées pour importer légalement divers produits électroménagers, des ustensiles ou encore des accessoires de maison.
D’après les sources de Hespress, les agents de la Brigade nationale ont transmis aux équipes régionales de contrôle douanier des informations détaillées, accompagnées de coordonnées précises de points de vente d’épices en gros et au détail, en vue de leur inspection sur le terrain. L’objectif est d’examiner les documents d’importation et les factures d’achat, afin d’identifier l’origine exacte de plusieurs produits commercialisés, et de vérifier leur lien éventuel avec des opérations d’importation légales.
Un premier état des lieux fait ressortir que plus de 25 % des produits en circulation sur le marché national seraient issus de la contrebande. Les réseaux impliqués s’appuieraient sur des dizaines d’entrepôts situés en périphérie des grandes villes, dont la majorité ne dispose d’aucune autorisation légale. Certains de ces entrepôts ont d’ailleurs été démolis dans le cadre des campagnes de libération du domaine public menées ces dernières semaines.
Les données issues du marché national des épices révèlent que le chiffre d’affaires généré a dépassé les 300 millions de dirhams en une seule année, alors que la valeur des importations officielles est restée autour de 100 millions de dirhams. Par ailleurs, les volumes importés ont connu une baisse, passant de 7.000 tonnes à 6.658 tonnes, ce qui confirme l’impact de la hausse des prix sur les marchés internationaux sur la facture globale des importations.
Enfin, les sources de Hespress indiquent que les douaniers ont également orienté une partie de leurs investigations vers la distribution d’épices avariées. Des quantités importantes de produits introduits illégalement auraient en effet subi des dégradations durant leur stockage. Les informations fournies par des importateurs légaux ont permis aux enquêteurs de mieux cartographier le marché parallèle des épices de contrebande, et d’identifier plusieurs de ses principaux acteurs. Certains de ces noms figurent déjà dans des plaintes déposées auparavant par des importateurs auprès du ministère de l’Industrie et du Commerce.
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