Les autorités de la Tanger-Tétouan-Al Hoceïma se préoccupent de la situation hydrique, notamment en ce qui concerne l’accès à l’eau portable pour les habitants des villes et villages. Selon des sources proches, le Wali Younes Tazi aurait critiqué des parties prenantes lors d’une réunion.
Des sources ayant assisté à ladite réunion qui se serait déroulée le mois dernier, affirment qu’elle a englobé des représentants des départements ministériels, des autorités locales, des présidents des collectivités territoriales, des conseils préfectoraux et provinciaux, ainsi que des représentants de la société civile.
Elle indiquent que le Wali aurait donné des directives pour garantir l’accès à l’eau aux habitants de la région, exprimant également de vives critiques vis à vis de la gestion du secteur de l’eau.
Ces critiques s’expliquent par les coupures d’eau répétées dans plusieurs villages de la région, en particulier, dans une atteinte au droit à l’accès à l’eau et au principe d’équité territoriale, étant donné que les villages devraient bénéficier d’un accès à l’eau continu au même titre que les habitants des villes.
Le Wali a donc insisté sur ce principe d’équité territoriale dans l’accès à l’eau en soulignant la nécessité de travailler à ce que l’approvisionnement et la distribution soit optimale pour les zones rurales environnantes. Il aurait demandé en outre l’accélération de la mise en service du canal de liaison hydraulique entre les barrages de Oued El Makhazine et Dar Khroufa.
Selon les informations obtenues, le wali aurait été très ferme dans ses propos contre des responsables dudit service, estimant qu’aucune justification ne saurait expliquer l’interruption continue de l’eau pour les habitants des zones rurales. Il aurait interrogé de manière indignée : « Comment peut-on imaginer que des gens vivent à la campagne sans eau ? », indiquent les sources consultées par Hespress.
Et d’appeler l’ensemble des acteurs et parties prenantes à assumer leurs responsabilités afin de garantir aux citoyens l’accès aux services publics essentiels, estimant qu’il s’agit d’un devoir et d’un engagement moral.
Cela intervient alors que de habitants d’une région proche de Tanger ont subi une coupure d’eau de 4 jours, provoquant leur colère, en plus de coupures fréquentes.
Le Maroc face à une crise de l’eau majeure
Pour rappel, le Maroc est confronté à une grave crise de pénurie d’eau depuis plusieurs années. Les précipitations naturelles sont passées de 12 milliards de mètres cubes par an à seulement 5 milliards de mètres cubes en 2023, provoquant une situation de stress hydrique majeur.
Selon le World Resources Institute (WRI), le Maroc devrait atteindre un niveau de stress hydrique extrêmement élevé d’ici 2040. Un document publié par l’Institut marocain d’intelligence stratégique en juin, a alerté sur les conséquence de ce stress hydrique sur la souveraineté nationale.
Le Think tank a souligné que le problème dépasse les causes telles que le changement climatique et l’agriculture qui est le plus grand consommateur d’eau, nécessitant 86% des prélèvements nationaux en eau.
Le document pose parallèlement un regard critique sur le Plan Maroc vert (2008-2020) et la stratégie Génération Green (2020-2030), qui selon l’IMIS aurait également une part de responsabilité, ajoutant que les prévisions alertent sur une perte de PIB pouvant aller jusqu’à 6,5% en 2050.
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