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Suite aux récentes intoxications alertées par les autorités responsables et les médias, la vigilance est désormais plus urgente que jamais. Conscient de ces failles qui entache la réputation de l’art culinaire du pays, le ministère de l’Intérieur a dévoilé la création de 130 bureaux de santé publique, pour un budget de 10,4 milliards de dirhams, dans le dessein de lutter contre les intoxications alimentaires, face à la croissance des fréquentations des cafés, restaurants et établissements de restauration rapide.
Les Marocains d’aujourd’hui, optant pour un mode de vie rapide et stressant, délaissent la cuisine traditionnelle au profit de la restauration rapide. Si ce choix n’est pas en soi problématique, il devient préoccupant face au taux alarmant des cas d’intoxication alimentaire, rendant la vigilance indispensable. A cet effet, le projet, récemment annoncé par le ministre de l’intérieur, ambitionne à combler les lacunes en matière d’infrastructures dans les communes qui ne disposent pas de ces équipements essentiels.
Dans le cadre du plan d’action 2010-2025, Abdelouafi Laftit, ministre de tutelle, a déclaré que “le ministère travaille sur un programme visant la création de ces 130 bureaux, en collaboration avec les collectivités locales, pour répondre aux besoins des 1.244 communes de 53 provinces qui manquent de services sanitaires adaptés et qui menacent la santé des consommateurs”.
Dans une réponse écrite à l’interrogation posée par le député du groupe Haraki, Driss Sentissi, Laftit a précisé que le coût total du programme s’élève à un milliard et 40 millions de dirhams, dont 50 % seront financés par le ministère. Par ailleurs, ce programme vise à renforcer les capacités techniques et opérationnelles de ces bureaux dans la surveillance et la garantie de la sécurité sanitaire des aliments et des boissons.
Dans le détail, il a expliqué : « ces bureaux vont témoigner du soutien de 200 médecins, 130 vétérinaires, 260 inspecteurs et 200 techniciens en santé publique. Financée par une part annuelle de la TVA, allouée aux communes concernées, cette initiative vise à assurer la sécurité des habitants des régions reculées ». Et pour plus d’assurance, ces concours basés sur des critères rigoureux seront organisés pour le recrutement de ces professionnels.
Dans la même veine, une convention a été signée avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale (MSPS) pour former des fonctionnaires communaux dans des instituts supérieurs de formations paramédicales, afin de les réintégrer après l’obtention de leurs diplômes dans les spécialités demandées. Les concours ont eu lieu les 5 et 6 octobre. Cette initiative constitue une solution alternative pour renforcer les équipes dans les bureaux de santé publique, notamment dans le domaine de la surveillance des produits alimentaires.
Déterminé à faire de cette initiative un succès retentissant, le ministre a indiqué qu’un « décret a été récemment signé entre les ministères de l’Intérieur et des Finances concernant les indemnités pour les risques professionnels des infirmiers et techniciens en santé publique des collectivités territoriales ». Cette démarche vise à motiver les professionnels et à d’aligner leur statut avec celui des professionnels de la santé militaire et civile.
En parallèle, une cellule nationale de veille sanitaire et des cellules locales, composées des ministères de l’Intérieur, de la Santé et de l’Agriculture, ont été mises en œuvre pour détecter et identifier les sources d’intoxications alimentaires. Le ministère collabore activement avec toutes les parties prenantes notamment les autorités des frontières, des aéroports et des ports pour contenir les risques sanitaires liés aux produits alimentaires de contrebande et retirer les produits non conformes aux exigences du marché.
Attirés par les offres alléchantes et les tarifs bas, les citoyens font parfois recours à des adresses suspectées, en ce sens, un travail de sensibilisation est mené auprès des producteurs, distributeurs, commerçants, restaurateurs et cafetiers afin de garantir le respect des procédures légales de prévention sanitaire.
Par ailleurs, dans le cadre de l’amélioration des performances des bureaux de santé publique, le ministère, en partenariat avec l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement, a levé le voile sur un projet pilote dans la région de Souss-Massa ambitionnant à améliorer la surveillance des produits alimentaires. Objectif : renforcer les compétences des ressources humaines des bureaux grâce à des ateliers de formation et de sensibilisation, ce projet sera progressivement déployé à l’échelle nationale après évaluation des résultats.
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