Madrid a pris la décision de fournir à Rabat 20 systèmes de surveillance sophistiqués d’une valeur totale de 4.120.000 euros, dans le cadre d’une initiative visant à renforcer la coopération entre les deux pays et à lutter contre la criminalité transnationale, notamment l’immigration irrégulière.

Cette décision a été révélée par les médias espagnols, notamment le site Independiente, qui a confirmé que le ministère de l’Intérieur espagnol financera entièrement l’achat de ces équipements, précisant que l’accord a été signé le 20 octobre, soit deux mois après la décision officielle d’approuver cette acquisition, prise en août dernier.

Le ministère espagnol de l’Intérieur a justifié cette démarche par les « règles spécifiques d’aide dans le cadre de la coopération policière internationale », mettant en évidence que la collaboration entre le Maroc et l’Espagne a permis de réduire le nombre de migrants l’été dernier, malgré les multiples tentatives de pénétration massive des frontières.

Dans ce même contexte, le ministère de Fernando Grande-Marlaska a précisé que ces systèmes de surveillance font partie de l’« aide visant à renforcer les capacités matérielles des forces de sécurité d’autres pays ou organisations internationales, dans le but de renforcer la coopération dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme, le trafic d’êtres humains, la criminalité organisée, le trafic de drogue, et toute autre forme de criminalité transnationale menaçant la sécurité intérieure et internationale ».

Il y a quelques semaines, le ministère de l’Intérieur espagnol avait également affirmé que le Maroc représente un « partenaire prioritaire » pour l’Espagne en matière de gestion de l’immigration, insistant sur l’importance de continuer à développer la coopération avec le royaume afin de promouvoir une migration organisée, régulière et sécurisée.

À l’issue de la 22e réunion du groupe permanent mixte maroco-espagnol sur l’immigration, présidée par la secrétaire d’État espagnole chargée des Migrations, Pilar Cancela Rodríguez, et le wali directeur de la Direction de l’immigration et de la surveillance des frontières, Khalid Zerouali, un communiqué a été publié. Dans celui-ci, le secrétaire d’État espagnol à la sécurité, Rafael Pérez Ruiz, a remercié le Maroc pour son « engagement et ses efforts » face aux défis communs, tels que la traite des êtres humains, la criminalité transnationale et le terrorisme.

Rafael Pérez Ruiz a souligné le rôle « crucial » joué par les forces de sécurité marocaines dans ces domaines, précisant que l’intervention des autorités marocaines a permis de déjouer les tentatives d’organiser des entrées massives, lancées sur les réseaux sociaux en septembre dernier, comme l’indique le communiqué.

Il a aussi mis en avant la diminution du nombre de migrants irréguliers dans la région du détroit de Gibraltar, la mer d’Alboran et l’est des îles Canaries, témoignant ainsi de l’efficacité de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre l’immigration irrégulière.

« Les statistiques reflètent la pression migratoire en Afrique et entre l’Afrique et l’Europe, mais elles reflètent également l’efficacité de notre coopération », a ajouté le secrétaire d’État.

Enfin, le communiqué a souligné la « coopération exemplaire » et la « relation renforcée » entre les deux pays dans ce domaine, avec une mise en lumière des grandes lignes de la politique espagnole en matière d’intégration des migrants, tel qu’exposé par la secrétaire d’État à l’immigration.

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