Ce n’est plus un secret de Polichinelle, les taxis traversent une période tumultueuse. Entre anarchie du secteur et compétitivité jugée “déloyale” par les VTC, les professionnels pleurent leur sort. Pire encore, les taxis ne séduisent plus la clientèle. Et dès lors, cette activité essentielle à la mobilité urbaine peine à retrouver ses lettres de noblesse. Soucieux de cette situation, le groupe du Progrès et du Socialisme a soulevé à la chambre des représentants, lundi dernier, la nécessité de créer une agence nationale autonome.
Cette situation préoccupante a conduit le groupe du PPS à interpeller Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, sur la nécessité de créer une agence nationale autonome. Cette structure inédite centraliserait la gestion de l’ensemble du secteur, actuellement éclatée entre administrations centrales, collectivités locales et opérateurs privés.
L’objectif affiché de cette proposition vise à remédier à la fragmentation institutionnelle qui paralyse toute action cohérente. Cette dispersion des responsabilités empêche selon les parlementaires toute approche globale des problèmes, laissant les dysfonctionnements s’enraciner davantage.
Les usagers subissent quotidiennement les conséquences de cette dégradation. Refus de certaines destinations, véhicules en mauvais état, compteurs défaillants ou ignorés, comportements inadéquats : ces pratiques ternissent l’image d’un service pourtant vital pour la mobilité urbaine.
Cette détérioration pousse de plus en plus de citoyens vers des alternatives informelles, créant un cercle vicieux qui fragilise encore davantage les professionnels respectueux des règles. L’émergence de ces solutions parallèles témoigne de l’urgence d’une réforme structurelle.
Le ministère de l’Intérieur a pris la mesure de ces dérives. Dans une note récente, le ministre Abdelouafi Laftit alertait les walis et gouverneurs sur la nécessité de restaurer l’ordre dans le secteur. Son diagnostic révélait la circulation de véhicules vétustes, le non-respect des normes techniques, la sélection arbitraire des clients et la tarification fantaisiste.
Ces pratiques, dénoncées par les autorités elles-mêmes, nuisent considérablement à l’image du service public et alimentent la défiance des usagers. Plus préoccupant encore, elles compromettent la préparation aux grands événements internationaux que s’apprête à accueillir le Royaume, nécessitant un service de transport irréprochable.
L’idée d’une agence nationale répond donc à une nécessité pressante de professionnalisation. Cette structure permettrait non seulement de moderniser le parc automobile, mais aussi d’améliorer les conditions de travail des chauffeurs, souvent pris entre les exigences des usagers et les contraintes d’un système défaillant.
La multiplication des circulaires ministérielles, bien qu’elle suscite parfois protestations et mécontentements chez les professionnels, met en lumière les maux chroniques dont souffre le secteur tout en appelant à plus de rigueur.
Cette initiative parlementaire s’inscrit dans un contexte où la modernisation du transport urbain devient cruciale pour l’image du pays et la satisfaction des citoyens. Cette proposition trouvera l’écho nécessaire pour transformer en profondeur un secteur en quête urgent de renouveau ? Qui sait, la balle est désormais dans le camp des autorités.
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