La situation hydrique du Royaume continue de se dégrader à un rythme soutenu. Ce dimanche, le taux global de remplissage des retenues de barrages au Maroc n’a pas dépassé 34,22 %, contre 27,67 % à la même période l’an dernier (été 2024).
À l’approche de la fin du mois d’août, les réserves des barrages recensés dans les différents bassins hydrauliques du pays atteignent à peine 5 736,12 millions de m³, sur une capacité totale estimée à 16 762,51 millions de m³, selon des données officielles actualisées de la Direction générale de l’hydraulique, rattachée au ministère de l’Équipement et de l’Eau, consultées par Hespress.
Si une comparaison annuelle fait apparaître une progression notable de 6,55 points par rapport à 2024, cette amélioration reste fragile. Les vagues de chaleur successives, largement au-dessus des moyennes saisonnières et marquées par le retour du chergui durant l’été 2025, ont lourdement entamé les réserves hydriques des barrages marocains.
Au début de la saison chaude, les taux de remplissage frôlaient encore les 40 % ; la moyenne nationale atteignait 38,9 % à la mi-juin. Mais entre le 16 juin et le 24 août 2025, les barrages ont perdu l’équivalent de 791,28 millions de m³ d’eau.
En pourcentage, ce déficit correspond à une chute de 12,1 % des réserves hydriques nationales en seulement deux mois, souligne l’analyse réalisée par Hespress.
Cette baisse traduit une pression accrue sur les ressources hydriques pendant la période estivale, où la consommation explose sous l’effet combiné des besoins domestiques, touristiques et agricoles. L’approvisionnement des zones urbaines et l’irrigation agricole pèsent sur les réserves, aggravés par l’évaporation rapide due aux fortes chaleurs, la faiblesse des apports pluviométriques et l’envasement chronique des barrages.
Bien que le taux national de remplissage se maintienne à 34,22 %, soit un niveau meilleur que l’an dernier, la tendance baissière observée en un laps de temps réduit fait planer de sérieuses inquiétudes quant à la capacité des barrages à répondre à la demande, si le déficit pluviométrique se prolonge au début de la prochaine campagne agricole.
Face à ce constat, l’urgence est réaffirmée : accélérer les programmes d’économie d’eau, développer et exploiter des sources alternatives, qu’il s’agisse du dessalement de l’eau de mer ou de la réutilisation des eaux usées traitées, tout en intensifiant les campagnes de sensibilisation à une consommation rationnelle.
La situation critique se traduit également dans le déséquilibre entre apports et déversements. Au 23 août 2025 (samedi dernier), les apports hydriques cumulés dans les différents bassins ne dépassaient pas 3,59 millions de m³, tandis que les déversements atteignaient 8,07 millions de m³, selon les chiffres officiels analysés par Hespress.
Les statistiques du ministère de l’Équipement et de l’Eau révèlent que près de la moitié des bassins hydrauliques du pays présentent un taux de remplissage inférieur à 30 %. Sont concernés les bassins de l’Oum Er-Rbia, de la Moulouya, du Souss-Massa et de Drâa-Oued Noun. Le bassin de l’Oum Er-Rbia demeure le plus alarmant, avec un taux de remplissage limité à 10 %.
La même tendance à la baisse est observée dans les bassins du Loukkos, du Sebou et du Tensift, tandis que seul le bassin de l’Bouregreg affiche une situation confortable, avec un taux de remplissage supérieur à 63 % ce dimanche.
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