Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Deux anciens responsables du Croissant-Rouge algérien, Yacine Benchattah et Hadjer Zitouni, ont été condamnés en 2024 pour diffusion de fausses informations. Plus d’un an après leur condamnation et leur libération, ils révèlent avoir été victimes de pressions psychologiques, humiliations et intimidation, par la Brigade algérienne, dans le cadre de leurs enquêtes internes sur des détournements d’aides humanitaires au sein de l’institution. L’organisation Shoaa pour les droits de l’Homme appelle les autorités à une enquête transparente.
En Algérie, l’affaire de Yacine Benchattah, ancien responsable des programmes du Croissant-Rouge algérien, et de Hadjer Zitouni, ex-directrice de la communication et des médias au sein de la même institution, relance le débat sur la protection des lanceurs d’alerte et le respect des droits humains dans le pays. Selon l’organisation Shoaa pour les droits de l’Homme, ces deux cadres auraient été victimes de pressions psychologiques, d’humiliations et de traitements dégradants au sein de la brigade de recherches de la gendarmerie nationale à Bir Mourad Raïs, à Alger.
« Les informations disponibles indiquent que Benchattah et Zitouni ont dénoncé en 2023 de graves irrégularités au sein du Croissant-Rouge algérien, incluant des soupçons de corruption, de mauvaise gestion et de détournement d’aides humanitaires destinées notamment aux réfugiés sahraouis à Tindouf, ainsi que des aides destinées à Gaza », explique l’ONG. Après avoir documenté ces anomalies et alerté la présidence ainsi que les autorités compétentes, Benchattah et Zitouni se sont retrouvés ciblés par des poursuites judiciaires, au lieu d’ouvrir une enquête sur les faits révélés, poursuit Shoaa.
« Le 25 avril 2024, un représentant du Croissant-Rouge algérien, agissant en tant que partie civile et mandaté par sa présidente, Mme Ibtissam Hamlaoui, a déposé une plainte auprès de la Brigade de recherches de la Gendarmerie, accusant Benchattah et Zitouni d’avoir orchestré une campagne diffamatoire sur Facebook visant l’institution et sa présidente. La plainte a affirmé que les publications constituaient un acte d’incitation organisée et de diffamation délibérée à l’encontre d’un organisme humanitaire placé sous tutelle de l’Etat », détaille l’organisation.
Quelques jours plus tard, le 30 avril, les deux cadres ont été convoqués par la brigade régionale de Hamadi à Skikda, puis transférés à la brigade de recherches Bir Mourad Raïs à Alger pour interrogatoires prolongés.
Le 14 mai 2024, ils ont été présentés au procureur près le tribunal de Bir Mourad Raïs, qui a ordonné leur placement en détention provisoire. La décision judiciaire rendue le 28 mai 2024 a condamné Benchattah à deux ans de prison, dont un ferme, et à une amende de 100.000 dinars, « pour diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public, atteinte à la vie privée par diffamation, et promotion du discours de haine via les technologies de communication, conformément aux articles 96, 303 bis et 303 bis 1 du Code pénal, ainsi qu’aux articles 31 (alinéa 4) et 39 de la loi relative à la prévention de la discrimination et du discours de haine », dévoile Shoaa.
Hadjer Zitouni a, quant à elle, été condamnée à un an de prison, dont six mois ferme, et à une amende de 50.000 dinars, pour des motifs similaires. La Cour d’Alger a confirmé les jugements le 18 septembre 2024.
Plus d’un an après leur libération, les deux anciens cadres ont choisi de témoigner publiquement via des vidéos sur leurs pages Facebook, détaillant les conditions de leur détention et les méthodes d’interrogatoire qu’ils jugent humiliantes et psychologiquement traumatisantes. Selon Shoaa, ces pratiques relèvent de traitements cruels, inhumains ou dégradants, et pourraient constituer de la torture, notamment en cas de pressions pour obtenir des aveux.
« Ils ont également affirmé que la plaignante, la présidente du Croissant-Rouge algérien, était présente lors des interrogatoires, ce qui — si cela est avéré — constitue une ingérence directe dans les procédures d’enquête et une violation flagrante des règles d’impartialité », révèle l’ONG.
L’organisation alerte ainsi sur le détournement de la justice au détriment des lanceurs d’alerte, considérant que ces poursuites illustrent un risque pour l’Etat de droit et la confiance dans le système judiciaire. Elle appelle les autorités algériennes à ouvrir une « enquête urgente, indépendante et transparente » sur ces allégations de torture et de mauvais traitements, à garantir l’indépendance de la justice, et à protéger véritablement les lanceurs d’alerte au lieu de les transformer en accusés, tout en poursuivant toute personne impliquée dans ces abus.
Shoaa appelle « les autorités algériennes à mettre fin à ces pratiques, à rétablir le respect de l’Etat de droit et à protéger ceux qui dévoilent la corruption et le détournement des aides humanitaires et des fonds publics ».
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