Le port de Dakhla Atlantique s’impose progressivement comme un projet phare pour le développement économique des provinces du Sud du Royaume. Abid Mrayzig, chef des travaux à la direction de l’aménagement du port, a livré des précisions détaillées sur la structuration du site et l’avancement des travaux, lors du Forum Dakhla Africa Logistics tenu récemment.
Le Roi Mohammed VI avait déjà souligné, à l’occasion du 45e anniversaire de la Marche verte, l’importance stratégique de ce projet, symbolisant la vision du Royaume pour une façade atlantique robuste, ouverte sur l’Afrique et le Sahel. Le port vise à transformer la région de Dakhla-Oued Eddahab en un point central d’intégration économique à l’échelle africaine, tout en renforçant son rayonnement continental.
Ce méga-projet s’inscrit dans deux cadres complémentaires : le nouveau modèle de développement des provinces du Sud et la stratégie nationale portuaire 2030. Il offrira à la région une infrastructure moderne et performante, répondant aux besoins de la pêche, de la logistique et de l’ouverture économique vers l’Afrique.
Un levier de coopération Sud-Sud et de développement industriel
Selon Abid Mrayzig, Dakhla Atlantique jouera un rôle clé dans le renforcement de la coopération Sud-Sud, s’inscrivant dans l’initiative royale pour les pays du Sahel. Le port sera adossé à une vaste zone industrielle et logistique de 1.600 hectares, structurée autour de quatre axes principaux : créer une plateforme multimodale attractive pour les opérateurs économiques, faciliter l’accès aux terrains aménagés, développer les synergies industrielles et les produits à forte valeur ajoutée et installer une zone logistique et économique destinée aux pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel.
Le port, situé à environ 50 kilomètres de la zone urbaine, se distingue par plusieurs atouts : une capacité annuelle de 35 millions de tonnes, une polyvalence couvrant les conteneurs, le vrac liquide et solide, la pêche, les mines et les énergies renouvelables, ainsi qu’une connectivité avec les continents américain, européen et africain. Le complexe jouera également un rôle stratégique dans le transit de l’hydrogène vert marocain et dans l’exportation de l’ammoniaque.
« Parmi les forces du projet, il y a la multimodalité : l’intégration entre la connectivité portuaire et maritime et la liaison routière via la voie express Tiznit-Dakhla. Cela permettra de fluidifier et de massifier les flux. À cela s’ajoute la complémentarité avec le programme de développement régional, qui prévoit la création et le renforcement des plateformes aériennes », a précisé Mrayzig.
Une zone logistique organisée en pôles spécialisés
La zone logistique attenante au port sera pensée selon les meilleures pratiques internationales et structurée en pôles répondant aux spécificités du Sud et au positionnement de hub commercial et industriel vers l’Afrique. Elle se développera progressivement selon la demande et l’installation des opérateurs.
Cette zone comprendra : une plateforme industrielle généraliste, un pôle logistique, une zone commerciale, des services mutualisés, un pôle dédié à la compétitivité des produits de la mer, ainsi qu’une zone portuaire de 650 hectares. L’ensemble favorisera les synergies et l’optimisation des activités économiques.
Sur le plan technique, le port adopte un concept d’îlot relié à la terre et comptera deux bassins principaux : l’un avec un tirant d’eau de 12 mètres, l’autre entre 12 et 14 mètres. Plusieurs quais sont prévus, dont un quai à -14 m destiné aux produits lourds liés aux énergies renouvelables, et trois quais commerciaux (-16 m) pour les pétroliers, les conteneurs et les passagers Ro-Ro. Le linéaire total atteindra 2,7 km, pour une largeur d’environ 1,3 km, avec plus de 7,5 km de digue de protection. Le coût global du projet est estimé à 15 milliards de dirhams.
Capacité et état d’avancement du chantier
La capacité du port se répartira ainsi : 1 million de tonnes pour les conteneurs EVP, 25 millions pour les marchandises diverses, 5 millions pour les hydrocarbures et 1 million pour les produits de la pêche.
À ce jour, le chantier a atteint un taux d’avancement de 46 %. « Nous finalisons actuellement les travaux du pont maritime et intervenons sur le deuxième et le troisième bassin pour la construction des terre-pleins et la projection future des quais », a indiqué Abid Mrayzig, soulignant la possibilité d’extensions futures pour le port.
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