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La Tunisie vient de franchir un nouveau pas dans son appui aux thèses algériennes sur la question du Sahara en adoptant le même jargon utilisé par l’Algérie. Le président tunisien, Kais Saied, qui a insisté sur l’orientation de la diplomatie de son pays, a ajouté une nouvelle « valeur » qui était jusqu’ici étrangère à Tunis.
Kais Saied s’est entretenu avec son ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti au sujet des constantes de la diplomatie tunisienne et de la nouvelle impulsion qu’il souhaiterait insuffler à cette dernière.
Dans un communiqué dans lequel il est cité, le président tunisien a indiqué que la diplomatie tunisienne s’appuyait sur des constantes solides et bien ancrées, appelant à ce qu’elle soit « plus rayonnante » dans le monde d’aujourd’hui non seulement au niveau de la diplomatie traditionnelle, bilatérale ou multilatérale, mais aussi et surtout au niveau économique.
Parmi ces constantes, le président a souligné « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » et « la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats ». La mention de la première valeur, une nouveauté dans les constantes de la Tunisie, est un copier-coller soigneusement tiré du jargon utilisé par l’Algérie dans le dossier du Sahara marocain, qu’elle associe souvent à la cause palestinienne pour créer un amalgame autour de cette idée.
La Tunisie de Kais Saied semble être tombée dans la même direction en mentionnant également la cause palestinienne, et en plaçant cette phrase typiquement algérienne témoin d’un état de vassalisation de plus en plus concret de la Tunisie qui semble avoir abandonné sa position de « juste équilibre » entre Alger et Rabat.
Les prémices de l’alignement tunisien sur les thèses algériennes sur la question du Sahara remonte à l’abstention de la Tunisie, alors membre non permanent du Conseil de sécurité, le 29 octobre 2021 lors de l’adoption d’une résolution sur le Sahara.
Depuis son accession au pouvoir, le président tunisien qui a été élu presque au même moment que son voisin algérien, a tissé des liens d’amitié avec Abdelmadjid Tebboune ces dernières années, le poussant à commettre des impairs diplomatiques de taille.
Cette amitié entre les deux présidents s’est faite sur fond d »aides » financières déguisées de l’Algérie à la Tunisie qui traversait une grave crise économique. Lâchée à l’époque par les bailleurs de fonds internationaux à cause du tour de force politique opéré par Kais Saied, la Tunisie a trouvé chez l’Algérie un soutien de pétrodollars qui a pu la dépanner pour un moment.
Mais Kais Saied n’imaginait pas qu’accepter cette aide était synonyme de concessions politiques de premier ordre qui menacent non seulement les constantes de la diplomatie tunisienne notamment dans l’affaire du Sahara, mais mettent en danger le très sensible équilibre maghrébin.
La manifestation de l’inimitié de la Tunisie envers le Maroc a pu être remarquée à plusieurs reprises jusqu’à cette défiance de taille et dangereuse opérée par le président Saied en réservant un accueil présidentiel à Brahim Ghali, le chef de la milice du polisario lors du Sommet Japon Afrique (TICAD) organisé à Tunis en 2022.
Non seulement Kais Saied a déroulé le tapis rouge à Brahim Ghali mais la première erreur a été de l’inviter à cet événement contre les règles et en risquant un conflit diplomatique avec le Japon. En effet, les invitations adressées aux chefs d’Etats africains devraient être approuvées par les deux pays organisateurs, or le Japon n’a pas été associé à l’invitation de Brahim Ghali qui, il faut le rappeler ne représente pas un pays mais une entité séparatiste non reconnue par les Nations Unies.
La présence de Brahim Ghali en Tunisie pour la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), a provoqué des remous aussi bien dans les relations entre le Japon et le Maroc qui auraient pu être entachées par l’aventurisme et l’amateurisme politique de Kais Saied car le Japon ne reconnait pas la pseudo « rasd » du polisario.
Kais Saied qui aurait pu accueillir d’autres présidents africains lors de cette manifestation, a choisi d’inviter un intrus qui n’a aucune légitimité risquant les relations diplomatiques entre la Tunisie et le Maroc, seulement pour rendre la pareille à l’Algérie.
Et au lieu de se confondre en excuses ou trouver le moyen de calmer les esprits, la Tunisie a répondu au rappel de l’ambassadeur du Maroc, Hassan Tariq, par le rappel de son ambassadeur à son tour, soit le signe d’une défiance encore plus forte à l’égard du Maroc.
Cette prise de position de la Tunisie dans l’affaire du Sahara, est une ingérence claire dans les affaires intérieures du Royaume, mais aussi et surtout dans une question de souveraineté. Pourtant, le communiqué de la présidence tunisienne qui fixe les nouvelles orientations de la diplomatie tunisienne ainsi que ses constantes souligne le point de la « non ingérence dans les affaires intérieures des États ».
La Tunisie de Kais Saied a oublié pour quelques pétrodollars la profondeur des liens fraternels avec le Maroc et les a même négligés, malmenés jusqu’à provoquer une crise diplomatie majeure entre les deux pays qui, sont toujours en crise à l’heure actuelle.
Il est très perturbant et préoccupant de voir la Tunisie soutenir au plus haut sommet de l’Etat un groupe dissident du Maroc qui menace sa souveraineté et sa stabilité. Cette démarche de Kais Saied a été décriée même au sein de la Tunisie par plusieurs observateurs, politiciens et syndicalistes.
La démarche anti-marocaine du président tunisien ne fait pas de doutes après ces événements. Elle a pu être constatée aussi lors de sa participation à une réunion pour la création d’un groupement Maghrébin sans le Maroc, organisée à l’initiative de l’Algérie et qui devait se substituer à l’Union du Maghreb arabe (UMA).
L’alignement de la Tunisie sur les positions algériennes concernant le Sahara et la prise de distance vis-à-vis du Maroc marquent un tournant dans la politique étrangère tunisienne qui obéit prétendument au principe de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats.
En s’éloignant de sa position traditionnelle de médiation nourrie par des impératifs économiques, Tunis pourrait perdre son rôle d’équilibre dans la région, au profit d’un alignement coûteux et potentiellement déstabilisateur pour toute la région.
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