Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a annoncé que la zone d’intervention de l’Agence du Bassin Hydraulique de l’Oum Er-Rbia a enregistré, au cours de l’année hydrologique 2023-2024, un déficit de précipitations estimé à 44,6 % par rapport à la moyenne annuelle.

Lors de la présidence du conseil d’administration de l’Agence pour l’année 2024, en présence du wali de la région Beni Mellal-Khénifra, du gouverneur de la province de Beni Mellal, Mohamed Benribag, des gouverneurs des provinces d’Azilal, Fkih Ben Salah et Khouribga, ainsi que du président de la région et du président du conseil du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia, Baraka a précisé que cette situation « a eu des répercussions négatives sur les apports en eau des barrages du bassin, avec un déficit estimé à 76 %. Cela a conduit à un taux de remplissage des barrages de ce bassin ne dépassant pas 5 % jusqu’au 17 février 2025, avec un minimum enregistré au barrage Al Massira, à 2,3 % à la même date. »

Il a indiqué que plusieurs mesures ont été mises en place pour garantir l’approvisionnement en eau potable dans les meilleures conditions, notamment par l’allocation de quotas d’eau pour certains périmètres irrigués. L’année écoulée a également vu la poursuite de la construction du barrage de Tazert, dans la province de Beni Mellal, d’une capacité de stockage de 85 millions de m³, qui permettra d’assurer l’irrigation et la production d’énergie électrique.

Le ministre qui intervenait lors de ce déplacement vendredi, a également souligné la poursuite des travaux pour la construction d’un barrage sur l’oued Lakhdar, dans la province d’Azilal, d’une capacité de 150 millions de m³, garantissant ainsi l’approvisionnement en eau potable et en eau d’irrigation. Il a aussi mentionné le démarrage des travaux pour la construction d’un petit barrage, « Azrou Nit Hassan », dans la province de Khénifra, et l’exploitation des stations de dessalement d’eau de mer à Safi et Jorf Lasfar, contribuant ainsi à l’approvisionnement en eau potable des villes de la région et en eau industrielle pour les installations de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP).

Parallèlement, afin d’alléger la pression sur le bassin de l’Oum Er-Rbia, et en particulier sur le barrage Al Massira, le projet de raccordement entre les bassins de Sebou et Oued Abou Regreg a été poursuivi. Depuis son lancement en 2023, ce projet a permis de transférer plus de 610 millions de m³, garantissant ainsi les besoins en eau potable de la région côtière entre Rabat et le nord de Casablanca.

Le ministre a précisé que l’exploitation du canal de raccordement entre les réseaux d’eau du nord et du sud de Casablanca avait également commencé, afin de renforcer l’approvisionnement en eau potable à partir du barrage de Sidi Mohammed Ben Abdellah. En outre, des travaux ont été engagés pour créer un raccordement entre les canaux de Dourate et Sefour, d’une longueur de 11,4 km, afin de réduire les pertes d’eau lors du transfert de l’eau du barrage de Dourate vers celui de Sidi Said Maachou. Un autre canal de 54 km est en cours de construction pour approvisionner en eau potable les villes de Casablanca, Settat et Berrechid à partir de la station de dessalement de Jorf Lasfar, intégrée au système hydraulique Dourate.

Des camions-citernes ont été acquis, des forages exploratoires et d’exploitation ont été réalisés, les campagnes de détection et de réparation des fuites d’eau ont été intensifiées, et les comités régionaux et provinciaux de l’eau ont été activés.

Afin de faire face à la situation de stress hydrique dans le bassin de l’Oum Er-Rbia, le ministre a annoncé la programmation de plusieurs projets, tels que l’étude de la deuxième phase du projet de raccordement entre les bassins de Sebou, Oued Abou Regreg et Oum Er-Rbia, le lancement des travaux pour la première phase de la station de dessalement d’eau de mer de Casablanca, ainsi que la poursuite des efforts pour l’exploration des ressources en eau souterraine en vue de mobiliser des quantités d’eau supplémentaires.

Il a ajouté que la construction de neuf petits barrages et l’entretien de dix autres sont également programmés, ainsi que la réalisation de projets de réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des espaces verts et pour les besoins industriels de l’OCP. Les stations de dessalement de Safi et Jorf Lasfar seront élargies pour soutenir l’approvisionnement en eau potable et industrielle dans plusieurs zones, dont Jorf Lasfar, El Jadida, Safi, Khouribga, Benguérir, Youssoufia et Marrakech.

Ainsi, Nizar Baraka a réaffirmé l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre des solutions durables et efficaces pour répondre à ces défis à l’échelle nationale, conformément aux hautes directives royales.

Lors de la réunion du conseil d’administration de l’Agence, qui a également réuni des députés et des représentants des instances élues, plusieurs accords ont été adoptés dans des domaines divers, tels que la protection contre les inondations, la création de réseaux de mesures hydrologiques, la gestion du domaine public hydraulique, ainsi que des partenariats en météorologie et en recherche scientifique et sensibilisation.

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