La ville de Sebta est devenue, ces derniers jours, le théâtre d’une nouvelle vague de traversées migratoires irrégulières aux allures spectaculaires. Selon le quotidien espagnol El Faro de Ceuta, des réseaux structurés, proches de l’organisation mafieuse, multiplient l’usage de jet-skis pour transporter des migrants depuis les côtes marocaines vers l’enclave occupée.
Ce Mardi, deux personnes ont ainsi accosté sur la plage de Chorrillo à bord d’un jet-ski, avant d’abandonner leur embarcation et de disparaître dans la nature. Un scénario déjà observé sur les plages de Sarchal et de Botabilizadora, qui témoigne d’un mode opératoire répété. D’après la Guardia Civil, toutes ces opérations suivent le même schéma : les engins, immatriculés au Maroc, sont loués ou obtenus illégalement, puis laissés sur place après la traversée.
En moins de dix jours, quatre tentatives réussies ont été enregistrées, impliquant aussi bien des hommes que des femmes. Pour les autorités espagnoles, il ne s’agit plus de cas isolés mais d’un « système organisé », alimenté par des vidéos circulant sur les réseaux sociaux qui proposent des « services » de traversée maritime contre paiement.
Le phénomène présente par ailleurs un caractère collaboratif inédit : certains migrants se regroupent pour partager les frais de location du jet-ski, avec l’aide d’un intermédiaire local, avant de s’évaporer à leur arrivée sur le littoral espagnol. Cette configuration rend complexe l’établissement de responsabilités pénales directes.
Mais au-delà de l’aspect criminel, le danger humain reste majeur. Les poursuites maritimes contraignent souvent les passeurs à abandonner leurs passagers en pleine mer, provoquant blessures, décès ou disparitions. « Ce mode de passage ne constitue pas seulement une activité délictueuse organisée, il représente un péril réel pour les vies humaines », insiste El Faro de Ceuta.
Cette recrudescence survient dans un contexte de renforcement de la surveillance aux points de passage traditionnels, notamment à Ceuta, où la pression migratoire s’est intensifiée ces derniers jours. Face à cette vigilance accrue, les réseaux criminels redoublent d’ingéniosité pour contourner les contrôles et maintenir leurs activités.
Les autorités espagnoles, en coordination avec leurs homologues marocaines, ont annoncé la poursuite des enquêtes afin d’identifier les filières impliquées et le renforcement du contrôle sur les jet-skis loués, utilisés comme nouvel outil de franchissement clandestin.
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