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Un groupe de défenseurs des droits des animaux s’est engagé dans une initiative historique en soumettant une pétition législative visant à instaurer une loi dédiée à la protection des animaux au Maroc. Ce texte, qui devrait bientôt être examiné par le Parlement, marque une étape décisive dans la reconnaissance des animaux en tant qu’êtres sensibles nécessitant une protection juridique.
Le comité initiateur de cette pétition a scrupuleusement respecté les dispositions de la loi organique n° 64.14, qui encadre les conditions et modalités de soumission des pétitions législatives, ainsi que l’article 14 de la Constitution. Ce processus méticuleux témoigne de la volonté des militants de faire entendre leur voix dans les instances législatives du pays.
Le texte de la pétition, consulté par Hespress, souligne l’urgence d’adopter des lois strictes pour protéger les animaux, non seulement pour des raisons éthiques, mais aussi pour leurs implications sanitaires et économiques. « Protéger les animaux contre les maladies et réguler leur reproduction revient indirectement à protéger les citoyens des risques sanitaires associés », explique le document.
Les chiffres avancés par les militants révèlent l’ampleur du problème : chaque année, le ministère de la Santé et de la Protection sociale consacre plus de 80 millions de dirhams à la lutte contre la rage. Parallèlement, le ministère de l’Intérieur dépense des dizaines de millions de dirhams pour appuyer les collectivités locales dans leur gestion des chiens et chats errants.
Yassine Iraâman, porte-parole de la pétition et président de l’Association pour la protection des vies animales, a souligné lors d’un entretien que cette initiative intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des actes de violence envers les animaux. « Plus de 3 millions de chiens ont été tués dans la rue depuis l’an 2000, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur », déclare-t-il.
Malgré l’existence de trois articles dans le Code pénal sanctionnant les violences contre les animaux, ces dispositions restent insuffisamment dissuasives. Iraâman déplore également l’absence d’un cadre législatif dédié, contrairement aux pays développés qui disposent de lois avancées en matière de protection animale. « Cela nuit à notre image, notamment à l’approche de grands événements mondiaux que le Maroc s’apprête à organiser », affirme-t-il.
La pétition propose un éventail de mesures sévères contre les maltraitances animales, incluant des peines privatives de liberté et des amendes significatives. Par exemple, une personne reconnue coupable d’avoir tué intentionnellement un animal non domestiqué, sans nécessité, encourrait une peine de 6 mois à 1 an de prison et une amende de 1.000 à 5.000 dirhams, assorties d’une interdiction de posséder un animal pendant 10 ans. En cas de récidive, ces sanctions seraient doublées.
Pour les animaux domestiqués, les peines proposées sont encore plus strictes : une prison de 1 à 3 ans, une amende pouvant atteindre 10 000 dirhams, et une indemnisation des frais engagés par le propriétaire pour l’entretien de l’animal. Ces mesures s’accompagnent d’une interdiction d’exercer tout emploi impliquant des mineurs ou un contact avec des animaux pour une durée de 5 ans.
Les initiateurs de cette pétition insistent sur la nécessité d’une prise de conscience nationale concernant les droits des animaux. Ils soulignent que l’absence de législation adéquate contraste avec l’existence de cliniques vétérinaires modernes et d’entreprises spécialisées dans les produits animaliers, témoignant de l’importance croissante des animaux dans la vie quotidienne des Marocains.
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