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Les éleveurs de moutons espagnols ont enfin trouvé des acheteurs après que le Maroc ait décidé de ne pas procéder au rituel sacrifice cette année à cause de la sécheresse. Et c’est vers l’Algérie qu’iront ces têtes cette année, sauf que la communication autour des importations de moutons en Algérie, s’est concentrée sur celles en provenance de Roumanie….
Le Maroc était le principal client des éleveurs espagnols et l’annulation du sacrifice aurait creusé un fossé difficile à remplir en si peu de temps. En effet, le Royaume a acheté 794 585 têtes d’ovins en 2024, représentant 51% des exportations espagnoles dans ce segment, contre 349 428 têtes en 2023.
L’Algérie vient pourtant d’autoriser l’importation de moutons vivants en provenance d’Espagne, de quoi réjouir les éleveurs espagnols qui comptaient énormément sur les ventes vers le Maroc. L’Algérie s’apprêterait donc à racheter les parts destinées initialement au Royaume.
Le président algérien annonçait son projet d’importation d’un million de moutons destinés au sacrifice, signifiant ainsi les mêmes problématiques rencontrées au Maroc, notant que cette importation allait répondre à la forte demande nationale pour cette fête religieuse de grande ampleur, la plus importante du calendrier musulman.
Contrairement au Maroc, en Algérie, le peuple n’aurait pas compris le manque de tête ou une annulation. En outre, l’objectif affiché était de stabiliser les prix sur le marché local, garantir la disponibilité des bêtes et désamorcer les tensions qui auraient pu se déclencher autour de prix élevés, pouvant conduire au soulèvement des citoyens, dans un pays qui n’a pas encore tourné la page du Hirak de 2019.
Alors que la décision au Maroc de ne pas célébrer l’Aid Al Adha en procédant à l’abatage rituel, des railleries et critiques ont fusé en Algérie, moquant le manque de têtes destinées au sacrifice. Le régime algérien a du se rendre à l’évidence, et les médias du pays qui ont moqué la décision du Maroc, ont finalement trouvé des excuses au même problème lorsqu’il s’agit de leur pays.
« La diminution du cheptel en Algérie est due à plusieurs facteurs : sécheresse, abattage des agnelles, réduction des pâturages, hausse de l’aliment de bétail », notait à ce titre TSA.
Le chiffre énorme qui doit être importé est à la hauteur du manque de bêtes destinées à l’abattage dans le pays, mais surtout, il semble y avoir une logique de communication politique à la clé, pour placer Tebboune comme le sauveur de l’Aid Al Adha.
Un tapage médiatique a été fait autour de l’importation du premier lot de ces moutons venus de Roumanie. La large médiatisation semble s’inscrire « dans une stratégie de valorisation de l’action présidentielle, mais peine à dissimuler les failles structurelles d’un appareil administratif souvent décrié pour son inefficacité », souligne Le Matin d’Algérie.
« Plus qu’un simple événement ponctuel, l’importation massive de moutons interroge sur la capacité de l’État à mettre en œuvre des politiques publiques équitables et durables », a ajouté le média algérien.
Le premier navire chargé de 15 000 têtes de moutons en provenance directe de Roumanie a été reçu le 20 avril, marquant le coup d’envoi de cette campagne d’importation. Le lendemain, un deuxième navire transportant 12 000 têtes supplémentaires est arrivé au port d’Alger.
L’Algérie qui a ouvert son marché à l’importation de moutons depuis le mois d’avril a choisi deux pays pour cela, la Roumanie et l’Espagne, mais les communications autour des moutons espagnols n’ont pas été relayées dans la presse algérienne et uniquement dans la presse ibérique.
« Pour l’instant, l’accord, fruit d’intenses négociations entre les autorités espagnoles et algériennes, se limite aux animaux d’abattage âgés de 6 à 24 mois , expédiés sur des navires bétaillères autorisés à transporter dans des conditions adéquates de bien-être animal », a indiqué la Coordination des Organisations d’Agriculteurs et d’Éleveurs (COAG).
Le silence des médias algériens sur l’importation des moutons d’Espagne s’explique par deux facteurs politiques. Le premier revient aux décisions du régime algérien de faire pression sur l’Espagne depuis 2022 faisant suite au soutien de Madrid au plan d’autonomie marocain pour le Sahara. L’Algérie avait tenté de créer un rétropédalage chez l’Espagne, en vain et a été contrainte de reprendre ses relations diplomatiques en n’ayant rien gagné en retour.
La seconde explication revient quant à elle, à un refus d’admettre que les moutons qui étaient initialement prévus pour le Maroc, soient destinés à l’Algérie en dernier recours. Cela révèle les contradictions du discours politique algérien, tiraillé entre « fierté nationale » mal placée et pragmatisme économique.
Alors que l’Algérie cherche à projeter l’image d’un pays autosuffisant, elle se voit contrainte, dans les faits, de recourir à des solutions d’urgence, y compris auprès de partenaires comme l’Espagne avec qui elle a engagé une guerre ouverte en sortant de la confrontation sans acquis.
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