Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
on - 2 hours ago -
Filed in - Society -
-
3 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
La mort de quatre officiers algériens dans une frappe israélienne visant des positions iraniennes à Téhéran jette une lumière crue sur une présence militaire non déclarée et suscite une onde de choc. Ce fait relance les interrogations sur les liens stratégiques entre Alger et Téhéran, tout en soulevant un débat sensible sur l’engagement de l’Algérie dans des zones de tension éloignées, en rupture avec la doctrine de non-ingérence dont elle se vante.
Des rapports médiatiques concordants ont révélé la mort d’officiers algériens lors d’une attaque aérienne israélienne ciblant des sites des Gardiens de la révolution iraniens à Téhéran. Quatre hauts gradés algériens y ont perdu la vie. Il s’agit de Lamine Zoukar, Mostafa Dahrouch, Saïd Rachdi et Tajeddine Magouli.
Ce fait soulève des questions sur l’étendue de la coopération militaire entre Alger et Téhéran, d’autant plus qu’aucune annonce officielle ne confirme la présence militaire algérienne en Iran. Il met en lumière par ailleurs l’implication de l’Algérie dans des conflits régionaux en dehors de son territoire.
Ce développement place l’armée algérienne dans l’obligation de fournir des éclaircissements, tant sur le plan interne qu’externe, concernant l’étendue de l’engagement du pays dans des conflits qui ne la concernent pas directement. Il suscite également un débat sur l’exploitation des ressources sécuritaires et des services de renseignement au-delà du cadre de la défense nationale.
« Mutation de la doctrine »
L’expert marocain en stratégies diplomatiques, Ahmed Abdellaoui, est d’avis que les rapports médiatiques évoquant la présence d’officiers algériens sur des sites iraniens ayant été la cible de frappes aériennes révèlent une mutation de la doctrine militaire algérienne. L’expert souligne que l’Algérie, qui a longtemps affirmé baser sa politique étrangère sur la neutralité et la non-ingérence, montre à travers ces récents développements une orientation progressive vers un engagement sécuritaire et militaire au sein de “l’axe de la résistance”, désormais dirigé uniquement par l’Iran après la chute du régime Assad en Syrie. Il précise aussi que « cet engagement, s’il se confirme, ne reflète pas seulement une posture politique, mais traduit une transformation géostratégique plaçant l’Algérie au cœur d’un équilibre régional tendu dépassant ses frontières géographiques ».
Et d’ajouter dans une déclaration à Hespress que « cet engagement comporte une double dimension : « d’une part, il s’agit d’une tentative algérienne de créer un équilibre stratégique contre le Maroc, à la lumière de l’approfondissement par Rabat de ses partenariats et alliances régionaux et internationaux, et d’autre part, il s’agit d’un pari risqué, étant donné la fragilité des équilibres régionaux et la possibilité que l’Algérie entre dans des calculs de représailles ou des sanctions internationales si sa participation militaire non déclarée est confirmée ».
L’expert marocain affirme en outre que ces développements placent l’armée algérienne devant la responsabilité de préciser les contours de ses actions régionales, notamment à la lumière du débat grandissant dans le pays sur le rôle de l’armée dans la politique étrangère.
Le professeur invité à l’Université de Madrid conclut son commentaire en rappelant que « les alliances circonstancielles peuvent donner lieu à des revirements permanents si elles ne sont pas ajustées en fonction d’une vision stratégique », considérant que « l’absence de clarification officielle de la part de l’Algérie peut être interprétée comme une reconnaissance tacite, ou du moins comme un choix délibéré d’éviter de s’engager dans une escalade médiatique non calculée à un moment régional très sensible ».
« Déviation régionale »
L’analyste égyptien spécialisé dans l’Afrique et le Moyen-Orient, Sameh Al Ali, estime quant à lui que le fait que des officiers algériens aient été tués dans des frappes israéliennes visant des positions des Gardiens de la révolution islamique permet de « mettre au jour l’une des alliances les plus floues de la région ».
Et d’affirmer que « les relations entre l’Algérie et l’Iran dépassent depuis des années le cadre de la solidarité diplomatique ou du soutien politique mutuel et s’orientent vers une coordination sécuritaire et stratégique qui peut inclure la formation militaire et le transfert technologique dans les domaines de la défense et des drones ».
L’analyste prévient que cette évolution « ne passera pas inaperçue dans les capitales influentes de la région, notamment Rabat, Le Caire et Paris », ajoutant que cette voie risque de placer l’Algérie sous le coup de pressions internationales et d’accroître son isolement géopolitique si son soutien direct aux capacités militaires de Téhéran se confirme dans un contexte régional très sensible.
Et d’ajouter dans une déclaration à Hespress que cette relation algéro-iranienne n’est pas isolée de l’évolution du contexte géopolitique en Afrique, notamment après le déclin de l’influence française et l’émergence de puissances régionales à la recherche de nouvelles positions.
L’expert égyptien souligne aussi que « l’Algérie, de par sa position stratégique et ses ressources militaires, est un acteur attractif pour tout axe cherchant à prendre pied en Méditerranée occidentale et au nord du Sahel, ce qui explique pourquoi l’Iran cherche à consolider ses liens avec elle, même si ce n’est pas annoncé », faisant remarquer que « la récente guerre israélienne peut être un message non seulement à Téhéran, mais aussi à tous ceux qui partagent avec lui une coordination militaire en dehors du cadre officiel ».
Et de conclure en soutenant que la mise à nu de la coordination algéro-iranienne dans un contexte régional très sensible risque de brouiller les calculs du « Palais d’El Mouradia » à plus d’un titre : d’une part, « l’Algérie peut se retrouver sous le coup des pressions américaines et européennes, surtout si son implication dans le soutien aux programmes militaires iraniens frappés par les sanctions internationales est avérée ». D’autre part, « cela pourrait se répercuter négativement sur ses relations avec ses partenaires traditionnels en Afrique, qui adoptent le principe de neutralité et se tiennent à l’écart des conflits du Moyen-Orient ». La prochaine étape constituera, de l’avis de l’analyste, un test crucial de la capacité de l’Algérie à assurer son équilibre géopolitique dans un environnement international marqué par la polarisation.
The post Des officiers algériens éliminés dans un bombardement en Iran appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
At our community we believe in the power of connections. Our platform is more than just a social networking site; it's a vibrant community where individuals from diverse backgrounds come together to share, connect, and thrive.
We are dedicated to fostering creativity, building strong communities, and raising awareness on a global scale.