Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Des données officielles ont mis en lumière une baisse significative du taux de détention préventive au Maroc, qui s’établit à 30 % de la population carcérale à fin mai 2025. Un chiffre qualifié d’historique, jamais atteint ces dernières années, qui témoigne d’un tournant dans la gestion des libertés individuelles au sein du système judiciaire.
Cette baisse significative du taux de détention préventive marque un tournant inédit dans l’histoire récente de la justice marocaine. Jamais le royaume n’avait atteint un tel niveau de retenue dans le recours à cette mesure privative de liberté. Derrière ces statistiques se dessine une nouvelle philosophie judiciaire, où la présomption d’innocence retrouve ses lettres de noblesse.
Hicham Balaoui, procureur général du Roi près la Cour de cassation et figure emblématique de cette transformation, vient de donner une nouvelle impulsion à cette dynamique. Sa dernière circulaire, adressée aux procureurs généraux et aux procureurs du Roi, résonne comme un manifeste pour une justice plus humaine et plus respectueuse des droits fondamentaux.
« La détention préventive doit redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : une mesure exceptionnelle”. Cette philosophie, portée par le haut magistrat, invite les acteurs judiciaires à repenser leur approche. Plus qu’une simple instruction administrative, c’est un appel à la conscience professionnelle qui émane de cette circulaire.
L’homme de loi insiste sur la nécessité d’adopter une « approche responsable et consciente« , des termes qui traduisent une volonté de replacer l’humain au cœur du processus judiciaire. Cette vision s’inscrit dans une démarche plus large de renforcement de la confiance citoyenne envers l’institution judiciaire.
Face à la détention préventive, tout un arsenal d’alternatives juridiques existe : contrôle judiciaire, assignation à résidence, caution… Autant d’instruments que la nouvelle circulaire encourage à utiliser avec plus de fréquence et d’audace. Cette diversification des outils judiciaires témoigne d’une maturité du système, capable de nuancer ses réponses selon les situations.
La justice restaurative, concept encore émergent dans le paysage judiciaire marocain, trouve également sa place dans cette nouvelle approche. Elle incarne cette vision d’une justice qui répare plutôt qu’elle ne punit aveuglément. Derrière cette transformation se cache une mécanique bien huilée. La circulaire conjointe du 1er juin 2023, émise par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et la Présidence du ministère public, avait déjà posé les fondements de cette évolution. Aujourd’hui, la nouvelle instruction vient consolider ces acquis.
Les magistrats sont appelés à renforcer leur vigilance dans le traitement des dossiers, à programmer rapidement les audiences et à coordonner étroitement leurs actions. Cette approche systémique vise à garantir des jugements dans des délais raisonnables, principe fondamental de tout État de droit.
La dimension humaine de cette réforme transpire à travers chaque ligne de la circulaire. Le respect des libertés individuelles, garanties par la Constitution, n’est pas qu’un principe théorique mais bien une réalité opérationnelle que les magistrats sont invités à concrétiser au quotidien. Cette « approche humaine et responsable » prônée par Hicham Balaoui réserve la détention préventive aux seuls cas où la sécurité des personnes et de la société l’exige réellement. Une nuance de taille qui redonne du sens à cette mesure exceptionnelle.
Les résultats de cette politique coordonnée commencent à porter leurs fruits. L’amélioration des indicateurs de performance en matière de gestion des détenus en attente de jugement témoigne de l’efficacité de cette approche collaborative entre les différentes composantes judiciaires.
Par ailleurs, les réunions des commissions locales et régionales, véritables laboratoires de réflexion opérationnelle, permettent de traiter en amont les problématiques et d’anticiper les difficultés. Cette culture du dialogue et de la concertation illustre une modernisation en profondeur du système judiciaire. Cette révolution silencieuse de la détention préventive au Maroc s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation de la justice. Elle témoigne d’une volonté politique forte de réconcilier efficacité judiciaire et respect des droits humains.
Le chemin parcouru depuis quelques années est considérable, mais le défi reste entier : faire de cette exception une règle durable, ancrée dans la culture judiciaire marocaine. Un pari ambitieux qui, s’il est relevé, pourrait faire du Maroc une référence en matière de justice équitable et humaine dans la région.
Au-delà des chiffres et des circulaires, c’est une nouvelle conception de la justice qui émerge, où la liberté n’est plus un luxe mais un droit fondamental à préserver avec la plus grande vigilance.
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