Au 30 septembre 2025, le Maroc comptait 95.658 personnes incarcérées, selon les dernières données de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). Les délits liés à la drogue et les atteintes aux biens constituent plus de la moitié des infractions commises, tandis que la population carcérale reste majoritairement jeune et faiblement instruite.
D’après les chiffres présentés par la DGAPR à l’occasion de la présentation de son budget sectoriel pour l’année 2026, le pays comptait 95.658 détenus répartis dans les différents établissements du Royaume au 30 septembre dernier.
Les infractions liées à la consommation et au trafic de stupéfiants se maintiennent en tête de liste, représentant 28,39% des cas, soit 27.162 détenus. Elles sont suivies de près par les crimes contre les biens (vols, escroqueries ou abus de confiance) avec 28,07%, soit 26.854 prisonniers. Les violences contre les personnes arrivent en troisième position, représentant 16,52 % des détenus, soit 15.803 personnes.
Dans le reste du classement, les infractions contre la sécurité et l’ordre public totalisent 10,67% des cas (10.203 détenus), tandis que les crimes portant atteinte à la famille et aux mœurs comptent pour 10,89% (10.420 détenus). Les autres délits divers ne dépassent pas 5,45% du total, soit 5.216 détenus.
Près de un détenu sur dix (11,48%, soit 10.981 personnes) n’a pas encore été condamné, illustrant la lenteur des procédures judiciaires. Parmi les personnes jugées, la majorité purge des peines de deux ans ou moins (36,70%, soit 3. 105 détenus), tandis qu’un quart (24,70%, soit 23.625 prisonniers) exécute des peines de deux à cinq ans.
Les peines moyennes (entre cinq et dix ans) concernent 17.393 détenus (18,18%), et 7.995 prisonniers (8,36%) purgent des peines lourdes allant jusqu’à trente ans. Quant aux condamnés à perpétuité, ils sont 498 (0,52%), tandis que 61 détenus (0,06%) demeurent sous le coup d’une condamnation à mort, une peine non appliquée depuis plusieurs années mais toujours inscrite dans le code pénal marocain.
La population pénitentiaire reste largement composée de jeunes adultes. Trois quarts des détenus (75,99%, soit 72.691 personnes) ont entre 18 et 40 ans. Les mineurs représentent 1,21% du total (1.156 détenus), tandis que les personnes âgées de 40 à 60 ans constituent 20,50% (19.612 détenus). Les plus de 60 ans restent minoritaires, avec 2.199 prisonniers (2,30%).
Sur le plan professionnel, les travailleurs indépendants dominent le paysage carcéral avec 34.413 détenus (35,98%), suivis des artisans (22,78%, soit 21.787 personnes). Les employés et chômeurs affichent des proportions proches, autour de 15% chacun (14.520 employés et 14.439 sans emploi). Les agriculteurs représentent 6,43% de la population carcérale (6.153 détenus), tandis que les autres professions regroupent 4.346 personnes (4,54%).
Quant à l’éducation, près des trois quarts des prisonniers disposent d’un niveau d’instruction basique ou inférieur. La DGAPR relève que 37,73% des détenus (36.093 personnes) ont un niveau d’enseignement fondamental, tandis que 36,30% (34.728 détenus) se sont arrêtés au collège. Les analphabètes représentent 9,61% (9.191 détenus), et 12,30% ont atteint le niveau secondaire (11.769 détenus). Seuls 4,05% des prisonniers (3.877) disposent d’un niveau universitaire.
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