Au troisième trimestre 2024, la marge commerciale brute moyenne des neuf sociétés de distribution de carburants au Maroc, ayant conclu des accords transactionnels avec le Conseil de la Concurrence, ont atteint 1,46 DH/L pour le gasoil et 2 DH/L pour l’essence. Ces niveaux, indique le Conseil, bien que relativement supérieurs aux moyennes enregistrées au 2ème trimestre de cette année, restent globalement alignés avec les proportions observées sur le 1er semestre de l’année 2024, ce qui traduit et confirme une dynamique de compensation adoptée par les opérateurs du marché et correspond à un effet de rattrapage entre les périodes de l’année.

Le Conseil de la concurrence vient de publier son reporting pour le troisième trimestre 2024 sur les engagements pris par les neuf distributeurs en gros de gazole et d’essence dans le cadre des accords transactionnels conclus entre les deux parties. Dans ce rapport, le Conseil indique que les neuf opérateurs concernés ont répercuté la totalité des baisses des coûts d’achat sur leurs prix de cession dans le cas de l’essence. Cependant, dans le cas du gasoil, la baisse des prix de cession a été inférieure de 27 centimes par litre comparativement à celle des coûts d’achat et des cotations à l’international.

Des marges commerciales brutes en hausse

Les neuf sociétés concernées par le reporting ont réalisé, au titre du T3 de 2024, une marge brute moyenne de 1,46 DH/L pour gasoil et 2 DH/L pour l’essence. Aussi, précise le Conseil de la concurrence, les marges brutes moyennes pondérées du T3 de 2024, dégagées sur la vente du gasoil, fluctuent entre un minimum de 1,35 DH/L et un maximum de 1,59 DH/L. Quant à l’essence, les niveaux de marges brutes demeurent relativement élevés de près de 0,54 DH/L par rapport à celles du gasoil et ont variés entre un minimum de 1,86 DH/L et un maximum de 2,11 DH/L.

Dans les détails, il apparait, d’après le Conseil, que l’évolution des marges brutes moyennes du marché a suivi la même trajectoire pour les deux carburants, avec deux grandes périodes relativement distinctes :

-une première allant de la 1ère quinzaine de juillet à mi-août, caractérisée par une tendance baissière des niveaux de marges brutes, passant de 1,54 DH/L à 1,35 DH/L soit une baisse de 19 centimes par litre pour le gasoil, et de 2,03 DH/L à 1,86 DH/L soit une baisse de 17 centimes par litre dans le cas de l’essence ;

-une deuxième période couvrant le reste des quinzaines du 3ème trimestre de l’année 2024, où les marges brutes se sont inscrites dans un trend légèrement haussier, passant de 1,35 DH/L à 1,46 DH/L soit une hausse de 11 centimes par litre à la fin du mois de septembre pour le gasoil, et de 1,86 DH/L à 2 DH/L soit une hausse de 14 centimes par litre en ce qui concerne l’essence. Des pics respectifs de 1,51 DH/L et de 2,11 DH/L ont été enregistrés vers la 2ème quinzaine d’août.

Hausse de 10,8% des importations totales de gazole et d’essence

En ce qui concerne les importations totales de gasoil et d’essence durant le T3 de 2024, le reporting du Conseil de la concurrence révèle que ce trimestre a été marqué par une augmentation de 10,8% du volume de ces importations, à près de 1,70 million de tonnes, et par une baisse de la valeur y afférente de l’ordre de -9,75%, pour s’établir à 14,03 MMDH en glissement annuel. Les neuf sociétés de distribution couvertes par ce rapport ont concentré près de 84% du volume et de la valeur totaux de ces importations, note-t-on.

Quant aux recettes fiscales (TIC et TVA) relatives à ces importations, elles se sont élevées à près de 7,21 milliards de dirhams au T3 de 2024, contre 6,76 milliards de dirhams un an auparavant, soit une hausse de 6,6% et de 454 millions de dirhams en valeur. Cette amélioration est due à l’augmentation des recettes de la Taxe Intérieure de Consommation (environ 510 millions de dirhams), suite à la hausse des volumes d’importation de ces deux carburants.

S’agissant de l’évolution des capacités de stockage du gasoil et de l’essence, il ressort que la capacité totale disponible à fin septembre 2024 s’élève à 1,56 millions de tonnes (88% est relative au gasoil), en accroissement de près de 4,2% par rapport au niveau relevé à la fin du 2ème trimestre 2024. La capacité de stockage combinée des neuf sociétés concernées par le reporting s’établit à près de 1,27 millions de tonnes, soit 81,7% de la capacité totale du marché.

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