Update your settings

Dans un contexte de forte tension sur les marchés énergétiques mondiaux, les importations espagnoles de diesel en provenance du Maroc ont connu une hausse sans précédent. Entre mars et avril 2025, pas moins de 123.000 tonnes de diesel sont arrivées dans les ports espagnols, selon les données de la Corporation des réserves stratégiques de produits pétroliers (CORES), dépendant du ministère espagnol de la Transition écologique. Ce volume dépasse le total des quatre années précédentes, traduisant une évolution marquante dans les échanges énergétiques entre les deux pays voisins.

D’après la presse ibérique, cette augmentation significative s’inscrit dans un contexte global marqué par les sanctions imposées à la Russie par l’Union européenne à la suite de la guerre en Ukraine. Ces mesures ont conduit à une réorganisation des circuits d’approvisionnement en énergie, incitant les pays européens à diversifier leurs sources. Le Maroc, pays stable, situé aux portes de l’Europe, s’est ainsi imposé comme un acteur pivot dans la sécurisation de l’approvisionnement régional.

Certaines voix industrielles en Europe évoquent toutefois la possibilité que du diesel d’origine russe circule encore sur le marché européen, transitant parfois par des pays tiers, dont le Maroc. Mais à ce jour, aucune preuve formelle ne permet d’établir un lien direct entre les produits raffinés importés d’Afrique du Nord et les hydrocarbures sanctionnés par Bruxelles. Les autorités espagnoles ont ouvert des enquêtes pour vérifier la traçabilité des produits, mais reconnaissent elles-mêmes les limites techniques liées à l’identification précise de l’origine du diesel, en raison de la standardisation du produit à l’échelle mondiale.

Le Maroc, qui n’est pas soumis aux sanctions européennes contre la Russie, continue à commercer librement avec divers fournisseurs internationaux. Sa stratégie énergétique, axée sur la constitution de réserves stratégiques et la diversification de ses partenaires, vise avant tout à sécuriser l’approvisionnement national et à renforcer ses capacités d’exportation, notamment vers l’Europe.

Des plateformes de suivi maritime comme Vortexa relèvent effectivement que le Maroc a réceptionné des cargaisons importantes de diesel russe ces derniers mois. Toutefois, cela s’inscrit dans le cadre de transactions légales pour un pays non signataire des sanctions européennes, qui agit selon ses intérêts souverains. Il est également important de noter que le Royaume du Maroc, bien que ne disposant plus de raffinerie opérationnelle depuis 2016, joue un rôle de relais logistique et commercial dans une région en pleine mutation.

Les circuits d’approvisionnement mondiaux de carburants sont devenus plus complexes depuis le début de la guerre en Ukraine, avec de nombreux pays utilisant des mécanismes de triangulation pour adapter leur commerce aux nouvelles contraintes. Le recours à des intermédiaires ou à des hubs de redistribution n’est pas rare et ne constitue pas en soi une fraude, tant que les transactions respectent les lois commerciales en vigueur.

Dans le même sillage, le Maroc apparaît comme un maillon incontournable dans la stabilité énergétique euro-méditerranéenne. Plutôt que de céder à des spéculations, de nombreuses voix appellent à renforcer la coopération entre Rabat et Madrid dans le domaine de l’énergie, notamment en matière de transparence et de traçabilité. Car face à un marché en recomposition et aux défis géopolitiques majeurs, seule une collaboration étroite entre pays partenaires pourra garantir une sécurité énergétique durable et conforme aux réglementations internationales.

The post Diesel : le Maroc, nouveau partenaire stratégique de l’Espagne appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.