Le discours royal adressé au Parlement, à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 4ème année législative de la 11ème Législature, a souligné les avancées cruciales concernant le Sahara marocain, notamment le soutien de la France à l’initiative d’autonomie. Ces avancées ont été accomplies grâce à un nouveau paradigme, basé sur la proactivité et le réalisme, ayant servi à renforcer la position du Maroc sur la scène internationale.

Le discours royal au Parlement, à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 4ème année législative de la 11ème Législature, a été entièrement consacré à la question du Sahara marocain. De fait, la cause nationale a enregistré des évolutions cruciales sur la voie du règlement définitif de cette question dans le cadre de la souveraineté marocaine grâce à l’abandon d’une approche purement réactive au profit d’une logique d’initiative, de fermeté et de proactivité. Ce changement de paradigme a permis de remporter une série de victoires diplomatiques sur ce dossier, dont la plus récente est le soutien de la France, acteur influent sur la scène internationale, à l’initiative d’autonomie dans le cadre de l’intégrité territoriale marocaine.

Un paradigme emprunt de réalisme et de rationalité

Dans une lecture de ce discours royal donnée à Hespress Fr, le professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Ibn Tofaïl, Azzeddine Hanoun, indique en premier lieu qu’il convient de ne pas se dissocier “le discours de Sa Majesté avec le contexte actuel qui se caractérise par des éléments marquant un virage important dans l’évolution historique de la cause nationale :

-la déclaration de la République française reconnaissant de manière claire la marocanité du territoire du Sahara et la place de l’initiative d’autonomie en tant que solution exclusive de cette question.

-la poursuite des victoires diplomatiques du Maroc avec d’autres pays qui expriment leur alignement sur la position marocaine.
-l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne annulant les accords de pêche et d’agriculture avec le Royaume du Maroc, dans un jugement définitif rejetant les recours déposés par la Commission européenne.

-l’essor de l’initiative Royale pour l’Afrique Atlantique”.

Le professeur de droit public souligne ensuite que “Sa Majesté le Roi a rappelé que le Maroc était entré dans une nouvelle ère concernant sa gestion de la question du Sahara. Un nouveau paradigme est ainsi mis en avant. Un paradigme emprunt de réalisme, de rationalité et d’une approche intelligente parvenant à convaincre plusieurs Etats de la justesse de la position du Royaume”.

“Il est vrai que le Maroc depuis quelques années a pris l’esprit d’initiative à ce niveau”, affirme M. Hanoune, soutenant que “ce dynamisme a pu changer la configuration de ce dossier”. “On peut même revenir en arrière jusqu’au dépôt par le Royaume du plan d’autonomie aux Nations Unies en 2007. Cette initiative a en effet donné une nouvelle configuration à la question du Sahara permettant au Maroc d’avoir toujours une avance sur les autres”, relève le professeur de droit public.

Et de poursuivre qu’ “aujourd’hui les ouverture de représentations consulaires et diplomatiques dans les provinces du Sud, les reconnaissances de la marocanité du Sahara par des États aussi importants que les Etats-Unis et la France marquent cette nouvelle ère malgré certaines difficultés et qui sont liées notamment à la longévité de ce conflit”.

La tonalité du discours royal constitue une réponse indirecte à l’arrêt de la CJUE

En ce qui concerne l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), M. Hanoun estime que “la tonalité du discours royal constitue une réponse indirecte à cette décision très critiquée par les Etats membres eux-mêmes pour avoir resté prisonnier de concepts et de grilles d’analyses dépassés”.

“SM le Roi a tenu à remercier directement la France ainsi que les autres partenaires qui ont exprimé leur soutien au Maroc. Ces remerciements montrent que Notre pays sait très bien apprécier ceux qui l’appuient. Ils constituent un message à ceux qui veulent toujours jeter le doute sur la solidité des relations du Maroc avec ses alliés”, note le professeur de droit public.

Et d’ajouter que “Sa Majesté a également a restitué le contexte géopolitique constituant le terrain fertile de ces évolutions. Ainsi le projet de gazoduc reliant le Nigéria à l’Europe via le Maroc ou l’Initiative Royale pour l’Afrique Atlantique constituent des illustrations de la vision globale et intégrée du Maroc. En effet, la résolution de la question du Sahara est un élément de tout cet ensemble”.

Néanmoins, afin de conforter et de capitaliser sur ces avancées, “Sa Majesté a évoqué deux leviers qui devraient être renforcés davantage à savoir l’accélération de la dynamique de développement des provinces du Sud dans le cadre national d’une part et d’autre part lé nécessité de mobilisation générale afin d’appuyer la Diplomatie dans ces efforts”.

“S’il est vrai que cette mobilisation n’a pas été absente, il est clair que le point faible dans ce cadre est lié au manque de coordination notamment entre la diplomatie parlementaire et la diplomatie officielle”, fait remarquer M. Hanoun.

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