Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
on - Mon at 3:35 PM -
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				Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, estime que la hausse des divorces observée ces dernières années ne traduit pas une crise des valeurs, mais l’effet d’un progrès juridique qui a permis aux femmes d’exercer pleinement leur droit de mettre fin au mariage. Face aux critiques parlementaires, le responsable plaide pour une approche respectueuse de la vie privée et une lecture objective des transformations sociales.
Répondant aux questions des députés lors de la séance hebdomadaire des questions orales tenue ce lundi à la Chambre des représentants, autour de la hausse du nombre de divorces, Ouahbi a tenu à souligner que cette évolution n’a rien d’inquiétant, car elle résulte des avancées introduites par la réforme du Code de la famille et de l’autonomisation juridique croissante des femmes.
« Le mariage et le divorce relèvent de la vie privée. Ce ne sont pas des sujets qui doivent figurer à l’agenda gouvernemental », a affirmé le ministre, appelant à respecter le choix des couples de se séparer. Pour lui, la société doit désormais aborder le divorce sans jugement moral ni dramatisation politique.

De plus, Ouahbi a rappelé que la progression du nombre de divorces est liée à l’application du divorce pour discorde (ṭalaq ach-chiqaq), instauré par la Moudawana de 2004, qui accorde aux femmes le droit d’engager une procédure de séparation. « Avant cette réforme, la femme pouvait attendre des années avant d’obtenir le divorce. Aujourd’hui, elle dispose d’un outil légal pour agir », a-t-il précisé.
Le ministre a ainsi invité les parlementaires à éviter les comparaisons hâtives et à examiner la situation marocaine « à la lumière des évolutions régionales et sociétales ». Il a ajouté que 97% des divorces enregistrés concernent le divorce pour discorde, un indicateur selon lui d’un renforcement de l’équité juridique plutôt que d’une dégradation sociale.
La question du divorce a par ailleurs occupé une place centrale dans les travaux préparatoires de la nouvelle version de la Moudawana, dont le ministère promet qu’elle introduira « des transformations profondes et cohérentes avec la réalité marocaine contemporaine ».
Pour le ministre, il est temps de dépolitiser la question du divorce. « Comme deux personnes décident librement de se marier, elles peuvent décider librement de se séparer », a-t-il indiqué, estimant que la stigmatisation des couples divorcés n’a plus lieu d’être dans une société en mutation.

Il a également invité à se concentrer sur les causes structurelles du divorce, notamment les difficultés économiques, la précarité, ou encore les pressions sociales, plutôt que sur une prétendue dérive morale. Ouahbi a d’ailleurs profité de son intervention pour dénoncer les inégalités persistantes à l’égard des femmes divorcées, notamment en matière de garde d’enfants, plaidant pour une réforme globale qui tienne compte des enjeux sociaux et économiques.
Dans un autre registre, le responsable a alerté sur le manque chronique de magistrats, un obstacle majeur au bon fonctionnement des juridictions. « Recruter 300 juges par an pour 180 tribunaux reste insuffisant », a-t-il reconnu. Certaines juridictions sont même fermées par manque de ressources humaines.
Le ministre a proposé d’inscrire dans la prochaine loi de finances 3.000 postes supplémentaires pour la magistrature et a évoqué son ambition d’implanter une cour d’appel dans chaque grande ville. Il a également exprimé son regret quant à l’abandon du projet de Cité de la Justice à Zenata (Casablanca), bloqué selon lui par des oppositions internes.
Sur la question de la toxicomanie, le ministre a réaffirmé que « l’addiction n’est pas un crime, c’est une maladie ». Il a annoncé la création, en partenariat avec le ministère de la Santé, de deux centres de traitement spécialisés, financés dans le cadre d’un programme pilote.

Le ministère plaide pour une approche sanitaire et préventive, avec un dispositif permettant d’abandonner les poursuites à l’encontre des consommateurs ayant suivi un traitement. Les efforts répressifs, a-t-il précisé, doivent se concentrer sur les trafiquants et réseaux de distribution.
S’agissant de la réinsertion des anciens détenus, Ouahbi a rappelé que les réformes du casier judiciaire et des peines alternatives visent à réduire les délais de réhabilitation et à faciliter le retour à la vie active.
Les détenus ayant participé à des programmes de réinsertion et obtenu des certificats de formation verront leurs antécédents judiciaires effacés automatiquement via une plateforme numérique, sous réserve de non-récidive. Ces mesures, selon le ministre, traduisent la volonté de substituer la répression par la réintégration.
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