Le rappeur marocain Draganov se retrouve au centre d’une controverse inattendue. Son dernier clip, Tach, qui a rapidement explosé sur YouTube avec plus de 8 millions de vues en une semaine, a séduit de nombreux fans au Maghreb et en France. Cependant, il a également provoqué des réactions polémiques en Algérie.
Le morceau, mélangeant rap et influences raï, reflète les racines d’Adnan Mahyou, de son vrai nom, originaire d’Oujda, fortement marquée par la culture algérienne.
La polémique se concentre sur la participation de l’acteur algérien Mohammed Khassani. Dans le clip, Khassani danse face à Draganov, qui reste assis sur un empilement de chaises, posture récurrente dans les vidéos du rappeur. Si certains spectateurs y voient un symbole de rapprochement culturel entre les deux nations, d’autres, notamment en Algérie, perçoivent cette mise en scène comme une humiliation : le Marocain serait représenté en position dominante, l’Algérien dans un rôle subalterne.
Pour les spécialistes du rap, ce choix relève davantage d’une signature artistique que d’une provocation. Farouk Life, critique et youtubeur marocain, souligne que ce type de mise en scène apparaît dans plusieurs clips de Draganov, dont Tiki Taka, et n’a pas pour objectif de dévaloriser qui que ce soit. De son côté, Mohammed Khassani est réputé pour son énergie et ses pas de danse typiques du raï.
Le titre Tach fait référence à une figure urbaine populaire, le “maryoul”, identifiable par ses tenues sportives, ses sacs Lacoste et ses baskets Nike TN. Le visuel de la chanson s’inspire également de cet univers de la rue. Les paroles abordent des thèmes classiques du raï : la difficulté de la vie quotidienne, l’envie de paix symbolisée par le “drapeau blanc”, la fête et la consommation d’alcool comme échappatoire, ainsi que la loyauté envers ses proches, sans viser directement l’Algérie ni entretenir une quelconque rivalité.
La réaction des internautes est partagée. Beaucoup saluent cette collaboration et la considèrent comme un hommage aux artistes des deux pays. Certains voient même dans le clip une célébration de la proximité culturelle entre Marocains et Algériens. D’autres, en revanche, dénoncent une provocation ou une offense.
Face à la polémique, Draganov est intervenu sur les réseaux sociaux pour apaiser les tensions, rappelant les liens culturels et historiques entre les deux peuples : « Les mêmes chansons ont bercé l’enfance des deux nations. Ce n’est pas une question de séparation, mais de rappeler que nous sommes comme des jumeaux », a-t-il expliqué dans une vidéo.
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