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Le rideau tombe enfin sur l’affaire tragique de Kenza, cette jeune femme de ménage dont l’histoire a bouleversé l’opinion publique marocaine. Séquestrée, agressée et soumise à des tortures inimaginables par son employeur et son épouse, Kenza avait réussi à porter sa voix devant la justice.
Après des mois de souffrances physiques et morales, la cour de première instance de Benslimane a prononcé son verdict tant attendu : cinq ans de prison ferme pour les époux tortionnaires. Mais au-delà des murs de la prison, la question brûlante demeure : à quand une réelle protection pour les travailleuses domestiques dans le Royaume ?
Jeudi soir donc, le tribunal de Benslimane a condamné l’épouse, jugée coupable d’usurpation d’identité, de coups et blessures, à trois ans de prison. Son mari, accusé principalement d’actes de violence, a quant à lui écopé de deux ans. Si l’épouse devra également s’acquitter d’une amende de 90 000 dirhams et son mari de 60 000 dirhams, l’ombre du supplice de Kenza plane encore sur ce verdict.
Car pour la jeune femme, originaire des environs de Settat, la justice ne met pas fin aux cauchemars. Elle porte sur elle, au quotidien, les marques indélébiles de son calvaire : fractures, cicatrices, douleurs persistantes.
Les détails de cette affaire sont glaçants. Kenza, employée dans une maison à Mansouria, a été victime de violences répétées de la part de ses employeurs. Le mari, visiblement ivre de rage, la frappait avec une bouteille de vin ou, pire encore, avec un rouleau à pâtisserie. Quant à sa femme, les coups pleuvaient, accompagnés d’une violence verbale inouïe.
Et, ce n’est pas tout : les disputes conjugales du couple se transformaient en des déferlements de haine, dont Kenza était la principale victime. Elle devenait le réceptacle des frustrations de ses employeurs, qui semblaient trouver un certain exutoire à torturer une âme innocente.
Devant la cour, Kenza a raconté son calvaire avec des mots simples, mais poignants. Elle a témoigné de cette brutalité quotidienne qui la détruisait, des coups si violents qu’elle en perdait le contrôle de son corps, à tel point qu’elle ne pouvait plus se retenir d’uriner.
Un témoin, le gardien de la résidence, a confirmé ces violences, rapportant une scène insoutenable de souffrance. Pourtant, les époux ont tenté, jusqu’au bout, de se défendre. Ils ont allégué que Kenza souffrait de troubles mentaux et se serait infligé ces blessures. Mais, les preuves médicales étaient accablantes : fractures multiples, blessures béantes, et une main droite si abîmée qu’une intervention chirurgicale de trois heures a été nécessaire.
Si le tribunal a fait son devoir, la société, elle, ne peut détourner les yeux. Derrière cette affaire se cache une réalité bien plus large : celle des travailleuses domestiques, souvent invisibles, vulnérables, exposées à des abus monstrueux. Kenza est devenue, malgré elle, un symbole. Celui des voix étouffées qui, trop souvent, ne trouvent pas d’écho dans les tribunaux.
Les associations et défenseurs des droits des femmes qui ont suivi de près cette affaire, avaient réclamé des sanctions exemplaires. Car pour chaque Kenza qui parvient à faire face à ses tortionnaires, combien d’autres restent dans l’ombre, broyées par un système qui tarde à les protéger ?
L’affaire Kenza est un miroir tendu à la société, nous rappelant que la dignité humaine ne peut être sacrifiée au profit du silence. En attendant, le verdict est tombé, mais le combat pour la justice sociale et la protection des travailleuses domestiques ne fait que commencer. Car si cinq ans de prison peuvent clore un chapitre judiciaire, ils ne guérissent pas les blessures de l’âme ni même corporelles.
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