La directrice du réseau « Technopark », Lamiae Benmakhlouf, a tiré la sonnette d’alarme concernant la fuite des talents technologiques marocains vers l’étranger. Selon elle, le Royaume a pris conscience de l’urgence de ce phénomène et entend y répondre par une stratégie ambitieuse visant à retenir ses talents sur le territoire national. Parmi les leviers majeurs, figure la généralisation de l’expérience « Technopark » à l’ensemble des régions du pays.

S’exprimant ce mercredi lors de la conférence numérique « Digital Now » à Casablanca, Benmakhlouf a rappelé que le Technopark a accompagné plus de 3.000 startups innovantes et numériques, contribuant à la création de 15.000 emplois directs. Elle a attribué ce « bilan positif » à l’accompagnement personnalisé dont bénéficient les startups à chaque étape de leur croissance. « 90 % des entreprises hébergées par ce pôle technologique réalisent un succès significatif au bout de cinq ans de présence », a-t-elle précisé.

En développant ses axes stratégiques, le Technopark s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie nationale qui vise à dynamiser et accompagner les startups grâce à des programmes ciblés, adaptés aux besoins de chaque entreprise émergente. « De la germination de l’idée à l’accélération, en passant par la croissance internationale et l’exportation, nous apportons des solutions concrètes à chaque étape du développement », a-t-elle ajouté.

Benmakhlouf a également mis en avant les solutions proposées par cette stratégie en matière d’accompagnement, de financement et d’accès aux marchés et aux compétences. Elle a souligné que l’incapacité à retenir les talents constitue l’un des défis majeurs pour le Maroc, ajoutant que cette stratégie vise à y remédier en proposant un système de financement complet et flexible, tout en facilitant l’accès aux marchés publics et privés grâce à une simplification des procédures.

Le Royaume ambitionne ainsi de déployer l’expérience « Technopark » dans l’ensemble de ses 12 régions afin d’encourager les jeunes porteurs d’idées innovantes à créer leurs startups. L’objectif final reste la création d’opportunités d’emploi et de valeur ajoutée dans leurs régions respectives.

Dans ce même cadre, la directrice du Technopark a abordé la question du chômage et du faible taux d’emploi au Maroc. Elle a indiqué que chaque startup créée au sein du Technopark génère, en moyenne, trois à quatre emplois directs et qualifiés dès la première année, un chiffre qui double, voire triple, après deux à trois ans dans certains cas. « Faute d’espace disponible, nous sommes parfois contraints de demander à ces entreprises prospères de quitter le Technopark, qui ne peut plus suivre cette forte croissance », a-t-elle ajouté.

Benmakhlouf a également mis en lumière la spécificité des startups présentes dans les différents établissements du Technopark à travers le Royaume. « Le Technopark d’Agadir accueille les meilleures startups spécialisées dans les technologies agricoles, tandis que celui d’Essaouira, qui a fête son premier anniversaire il y a quelques jours, rassemble des entreprises axées sur le tourisme numérique et la promotion des produits locaux et artisanaux via des plateformes de commerce électronique. À Tanger, nous observons une forte présence de startups opérant dans le secteur des services logistiques », a-t-elle déclaré.

La quatrième édition de la conférence « Digital Now » a été lancée ce mercredi à Casablanca. Organisé par le Club des Dirigeants (CDD), cet événement international se tient les 18 et 19 décembre. Placé sous le haut patronage du Ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration, il rassemble plus de 5.000 participants et 50 exposants autour du thème « La digitalisation pour tous ».

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