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L’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique (IMIS) vient de présenter son dernier Policy Paper intitulé « L’Économie Bleue Afrique-Atlantique à Dakhla : Une ‘success story’ venue du sud face à de nouveaux défis ». Ce rapport, élaboré sous la direction de l’ancien Premier ministre de Guinée, Kabiné Komara, analyse la transformation du secteur halieutique marocain, avec un accent particulier sur la région de Dakhla-Oued Eddahab.
Ce modèle de Dakhla incarne une réussite majeure dans le développement de l’économie bleue, un secteur stratégique pour le Royaume. Cependant, il se trouve aujourd’hui, d’après les auteurs du Policy Paper de l’IMIS, confronté à des défis multiples qui appellent à des réponses innovantes et à une coopération renforcée à l’échelle locale et internationale.
Un modèle de résilience face aux défis environnementaux et commerciaux
Depuis deux décennies, la région de Dakhla s’est imposée comme un modèle de développement durable dans le domaine de l’économie bleue. Grâce à des investissements publics et privés, le Maroc a créé un écosystème complet allant de la capture des ressources marines à leur transformation et commercialisation, souligne le rapport. Ce processus a permis de générer plus de 3 milliards de dirhams de chiffre d’affaires annuel et de créer plus de 14.000 emplois directs, tout en favorisant une large participation des femmes et des populations migrantes.
Cependant, plusieurs défis mettent en péril la pérennité de ce modèle. Parmi ceux-ci, le rapport cite le changement climatique qui modifie les écosystèmes marins, tandis que la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) menace les ressources halieutiques. À cela s’ajoute les nouvelles barrières tarifaires, dont celle imposée par la Cour de Justice de l’Union Européenne sur les produits agricoles et halieutiques venant du Sahara marocain.
Des recommandations pour garantir la durabilité du modèle
Face à ces défis, le Policy Paper de l’IMIS propose dix recommandations stratégiques réparties en cinq grands blocs, visant à renforcer la résilience du modèle économique de Dakhla et à garantir sa durabilité à long terme.
1. Renforcer la collaboration et la gouvernance partagée
L’une des premières recommandations est d’intégrer les parties prenantes publiques et privées dans des programmes de recherche communs. Cela permettrait de mieux surveiller et gérer les ressources halieutiques. Un investissement accru dans la recherche scientifique est essentiel pour adapter les pratiques de pêche aux nouvelles réalités environnementales.
2. Promouvoir l’innovation et la durabilité
Le rapport propose également de développer des infrastructures modernes et de limiter les externalités négatives en investissant dans des technologies respectueuses de l’environnement. Ces efforts devraient accompagner la transformation et la valorisation des ressources maritimes de manière durable.
3. Adapter la réponse du Maroc au jugement de la CJUE
Pour sécuriser le partenariat avec l’Europe, l’IMIS recommande une approche à deux niveaux : une réponse à court terme pour atténuer les effets immédiats de la décision judiciaire et une stratégie à long terme pour pérenniser les échanges. La création d’un Fonds Spécial de Transition (FST), financé par l’UE et d’autres partenaires internationaux, est également préconisée pour compenser les hausses de droits de douane et garantir la stabilité économique des provinces du Sud.
4. Adapter les politiques et pratiques locales
Le rapport insiste sur la nécessité de renforcer les compétences locales à travers des programmes de formation et d’harmoniser les cadres réglementaires régionaux pour une gestion coordonnée et durable des ressources halieutiques.
5. Renforcer la résilience et la formation
Enfin, des dispositifs ciblés de protection sociale, incluant des programmes de requalification professionnelle et des caisses de solidarité, sont proposés pour accompagner les populations locales face aux transitions économiques. Le développement de formations adaptées aux besoins spécifiques des professionnels de l’économie bleue est également essentiel pour renforcer cette résilience.
Ces recommandations, mises en œuvre avec détermination, permettraient au Maroc de continuer à se positionner comme un acteur de poids dans le secteur de l’économie bleue, tout en répondant aux défis globaux de manière proactive et inclusive.
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