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Dans la littérature marocaine ou étrangère qui mentionne la cité d’El Jadida-Mazagan, que ce soit en arabe ou en français, deux références soulignent son originalité dans le paysage local : la cité portugaise et la mer.
La lecture de tous les ouvrages consultés à la bibliothèque en atteste : citons par exemple Lu, Vu, Entendu de Driss Chraïbi, La mémoire tatouée de Abdelkébir Khatibi, Jeunes coopérants au Maroc de Gérard Delozier, Au-delà de l’oubli de Laurence Delord, Mazagan 1415-1956 de Christian Feucher, La femme de Mazagan de Nelcya Delanoë, L’odeur de vanille de Aziza Hassar etc…. Quelques passages de ces œuvres littéraires évoquent toujours la cité portugaise, la mer et la plage.
La cité portugaise, construite en partie sur l’eau dans la baie de Mazagan au XVIème siècle, est un ancrage spécifique qui caractérise cette ville côtière au centre du Maroc. Comment ne pas en parler si on évoque Mazagan ? Une gigantesque forteresse est l’originalité propre à El Jadida, un monument qui distingue El Jadida des autres villes balnéaires.
Léandre Vaillat va encore plus loin dans Le périple marocain (1934) quand il écrit que « on n’a rien construit de pareil au Maroc ». Ce monument classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2004, est la spécificité même de cette cité, la seule qui existe encore intacte dans le monde, en dehors du Portugal.
Tout chercheur qui s’intéresse à cette ville, sa création, son histoire, ses traditions constatera que la majorité des références et images concernent dans l’ordre de leur importance trois éléments : la cité portugaise, la mer, la plage. Puis viennent d’autres références sur la citerne manuéline.
Selon l’historien Jean-Yves Lelan, « il n’est donc pas étonnant que les écrivains aient souligné les trois aspects spécifiques d’El Jadida car la première chose qui frappe dans cette ville est sans aucun doute la cité portugaise et, des remparts de cette cité, on voit la mer et la longue plage avoisinante qui s’allonge vers Haouzia ».
Le prestige symbolique de la ville est totalement fondé sur la poétique de cette forteresse du passé, premier espace organisé sur la baie de Mazagan. La première vue qui s’impose en arrivant à El Jadida est de toute évidence la cité portugaise et la mer. Pourtant, force est de constater que ce monument exceptionnel souffre de méconnaissance dans la littérature touristique.
Son histoire n’est pas diffusée et la visite du monument n’est pas valorisée, ni assez recommandée contrairement à ce qui se passe dans d’autres villes marocaines comme Marrakech, Essaouira ou Assilah…
La cité portugaise et la plage pourraient constituer les meilleurs arguments pour créer un tourisme pérenne et permettre le développement durable de la ville d’El Jadida.
*Auteur-éditeur des Cahiers d’El Jadida
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