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Le Maroc, fort de son ambition de devenir un leader des énergies renouvelables, dispose d’atouts naturels considérables, notamment en matière d’énergie solaire et éolienne. Le Maroc, qui dispose d’un immense potentiel solaire, pourrait adopter une approche similaire en lançant des micro-projets d’énergie renouvelable dans les zones rurales.
Cependant, comme le souligne Mohamed Benata, ingénieur agronome, Docteur en Géographie, fervent militant écologique et expert en environnement dans une déclaration à Hespress en français, ces ressources ne profitent pas encore pleinement aux citoyens, notamment dans les zones rurales et montagneuses, souvent marginalisées.
Benata pointe là, une réalité frustrante : bien que la législation marocaine (notamment la loi 82.21) autorise l’autoproduction d’énergie électrique, elle reste entravée par de nombreux obstacles bureaucratiques et réglementaires. Ces freins profitent essentiellement aux grandes entreprises et multinationales, laissant les citoyens de côté.
La récente tragédie du séisme du Haouz a mis en lumière les fragilités structurelles de ces régions, tout en posant la question cruciale de leur accès aux énergies renouvelables, sur le modèle européen et notamment allemand. Le séisme du Haouz a révélé une fragilité critique des régions montagneuses marocaines, où l’accès aux infrastructures de base reste un défi.
Benata souligne que ces régions sont souvent difficiles d’accès, nécessitant des véhicules tout-terrain ou même des animaux pour y accéder. Ces contraintes s’ajoutent à des conditions de vie précaires et un manque d’investissement étatique, rendant les efforts de reconstruction et de modernisation presque insurmontables. Pour une simple autorisation de construire, on demande un prix exorbitant pour ces populations souvent dépourvues de moyens, nous indique l’expert environnemental.
Benata propose un modèle inspiré de l’Allemagne, où les zones rurales sont largement équipées en énergie solaire grâce à des partenariats entre citoyens et État. En Allemagne, de nombreux foyers dans les villages produisent leur propre énergie grâce à des panneaux solaires subventionnés. Le cadre juridique prévoit également la possibilité pour les citoyens de vendre leur surplus d’énergie au réseau national à un tarif fixe, une mesure incitative qui stimule l’investissement individuel.
« Récemment, j’ai eu l’occasion d’effectuer une mission en Allemagne dédiée aux énergies renouvelables et à la transition énergétique. J’ai été émerveillé par les efforts considérables déployés pour inciter les citoyens à s’engager dans ce domaine » a indiqué à Hespress.fr, le militant écologique. « Partout où je suis passé, de ville en ville, j’ai vu des panneaux photovoltaïques et des éoliennes. L’Allemagne a mis en place une législation efficace pour soutenir cette transition, notamment en accordant des subventions et des aides aux citoyens pour qu’ils puissent installer des équipements de production d’énergie renouvelable, qu’il s’agisse de panneaux solaires ou d’Éoliennes », a encore souligné Benata. ».
Et, de poursuivre, en tant que Marocains, je pense que nous devrions nous inspirer de cette expérience. Nous avons un immense potentiel pour développer les énergies renouvelables, mais ce potentiel ne doit pas être monopolisé par les grandes entreprises ou les multinationales. Nos citoyens, qu’ils vivent dans les montagnes, les zones rurales ou les villes, devraient pouvoir bénéficier directement de cette transition énergétique.
En Allemagne, même dans de petits villages de 2 600 habitants, des initiatives locales ont permis d’installer des éoliennes et des panneaux solaires pour produire une énergie propre et durable. Ces projets, soutenus par des politiques publiques ambitieuses, ont transformé ces villages en modèles de développement.
Au Maroc, la loi 82-21, qui régit l’autoproduction d’électricité, reste un obstacle majeur. Cette loi, dans sa forme actuelle, limite la participation des citoyens avec des contraintes administratives et réglementaires inutiles. Elle devrait être révisée pour lever ces barrières et permettre une implication populaire dans la production véritable d’énergie renouvelable. Une transition énergétique inclusive pourrait devenir un levier de développement extraordinaire pour notre pays.
Si nous comprenons l’importance de cette transition et si nous avons la volonté de la soutenir, nous pourrons créer des emplois, réduire l’exode rural et offrir des perspectives à notre jeunesse. La transition énergétique n’est pas seulement un enjeu environnemental, c’est également une opportunité sociale et économique majeure. Si nous aimons vraiment ce pays, il est temps d’agir. Le Maroc a les ressources et le talent nécessaires pour réaliser de grandes avancées dans ce domaine, à condition d’appliquer des réformes courageuses.
Pour répondre à ces défis, Benata appelle à une réforme en profondeur du cadre réglementaire lié à l’autoproduction d’énergie au Maroc. Voici quelques propositions clés :
The post Énergies renouvelables au Maroc: les obstacles à l'autoproduction appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.