En juillet 2024, le Maroc a consolidé sa position en tant que deuxième fournisseur d’engrais de l’Union Européenne, avec des exportations atteignant 111 millions d’euros. Tandis que la Russie maintient sa suprématie malgré les sanctions, le marché européen observe une dynamique croissante, avec une hausse significative des importations d’engrais. Ce contexte offre au Maroc une opportunité de renforcer son rôle sur le marché international, notamment grâce à l’expansion de sa production.

Le Maroc a réalisé en juillet dernier des exportations d’engrais s’élevant à 111 millions d’euros, le plaçant en deuxième position des fournisseurs d’engrais vers l’Union Européenne, juste derrière la Russie, d’après les données fournies par Eurostat. Cette dernière, malgré les sanctions imposées par l’UE, conserve son statut de leader avec des exportations de fertilisants ayant atteint 199 millions d’euros, soit une augmentation de 2,2 fois par rapport à juin 2024. Ce chiffre représente également une hausse de 1,7 fois par rapport à juillet 2023, établissant ainsi un record depuis novembre 2022.

La Pologne, quant à elle, a marqué un tournant en devenant le principal acheteur d’engrais russes, doublant ses importations pour atteindre 55,7 millions d’euros. Elle est suivie de près par la France, qui a importé pour 31,5 millions d’euros, et l’Allemagne, dont les achats ont atteint 24,5 millions d’euros, avec des augmentations respectives de cinq et d’un tiers par rapport au mois précédent. L’Irlande, pour sapart, a notablement accru ses importations, atteignant 1,8 million d’euros.

Globalement, l’Union Européenne a vu ses importations d’engrais augmenter de 1,7 fois en juillet 2024, totalisant 643 millions d’euros. Avec une part de marché de 31 %, la Russie continue d’être le principal fournisseur d’engrais de l’UE, une proportion en hausse par rapport aux 23,7 % de juin et aux 18,5 % de l’année précédente. Le Maroc et l’Égypte suivent respectivement avec des exportations de 111 millions d’euros et 85 millions d’euros.

Il est intéressant de noter que, malgré les sanctions, certains types d’engrais russes continuent d’affluer vers l’Europe, les prix de ces produits étant jugés plus attractifs. Le PDG d’une grande entreprise d’ammoniac allemande a ainsi déclaré : “nous sommes inondés par des engrais russes, qui sont nettement moins chers que nos propres productions”.

Parallèlement, la Chine, en raison de sa priorité accordée à son marché intérieur, a fermé sa principale fenêtre d’exportation fin août, se préparant pour la prochaine saison. Cette situation pourrait ouvrir la voie à une augmentation des exportations marocaines, le Royaume se positionnant comme le premier exportateur mondial d’engrais phosphatés. L’Office Chérifien des Phosphates (OCP) prévoit d’accroître sa capacité de production, visant un volume de 15 millions de tonnes par an, ce qui pourrait renforcer la position du Maroc sur le marché international des engrais.

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