Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Un projet de décret gouvernemental qui ne passe pas inaperçu. Alors que le Maroc cherche à démocratiser l’accès à une éducation de qualité, une mesure controversée refait surface : obliger les établissements privés à scolariser gratuitement au moins 15% d’enfants issus de familles démunies ou en situation de handicap.
Cette proposition divise profondément les acteurs du secteur éducatif. D’un côté, les défenseurs de l’égalité des chances y voient une bouffée d’oxygène pour des milliers d’enfants brillants mais économiquement défavorisés. De l’autre, le secteur privé tire la sonnette d’alarme, craignant pour sa survie financière. Mohamed Hansali, président de l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc, ne mâche pas ses mots. « Cette mesure, bien qu’animée de bonnes intentions, transfère à des acteurs privés des responsabilités qui incombent naturellement à l’État », explique-t-il à Hespress.
Pour lui, le problème est avant tout juridique : « Nos établissements fonctionnent avec des licences légales et des contrats clairs avec les familles. Imposer des services gratuits en dehors de ce cadre contractuel, c’est remettre en question les fondements mêmes de notre activité”. Au-delà de l’aspect légal, Hansali s’inquiète des conséquences économiques. « Cette décision pourrait déstabiliser des milliers d’emplois dans un secteur déjà fragilisé », alerte-t-il. Une crainte d’autant plus préoccupante que de nombreux établissements privés peinent encore à se remettre des difficultés liées à la pandémie.
Du côté des familles, le discours est nuancé. Noureddine Akkouri, président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves au Maroc (FNAPEM), reconnaît l’importance de cette mesure pour l’égalité des chances. « Les familles y voient une opportunité unique pour leurs enfants talentueux d’accéder à une éducation de qualité, même sans les moyens financiers« , souligne-t-il.
Pourtant, Akkouri admet que la réalité du terrain est complexe. « Beaucoup d’établissements privés estiment que ce quota de 15% dépasse leurs capacités d’accueil et représente une charge financière considérable« , observe-t-il. Une situation qui révèle le fossé entre les ambitions politiques et les réalités économiques du secteur.
Paradoxalement, bien que cette obligation découle de la loi-cadre 17.51 sur l’éducation et la formation, son application reste largement défaillante. « La majorité des établissements ne respectent pas cette mesure, l’ancienne version du texte n’ayant pas fixé de quota précis« , constate Akkouri. Cette situation crée un cercle vicieux : les familles démunies continuent d’être exclues des établissements privés de qualité, tandis que le secteur public peine à répondre aux attentes en matière d’excellence éducative.
Face à cette impasse, les acteurs du secteur appellent unanimement au dialogue. Akkouri propose la création d’une commission mixte réunissant le ministère de l’Éducation nationale, les représentants de l’enseignement privé et les associations de parents d’élèves.
« Il est urgent de faire passer cette mesure du papier à la réalité, mais dans un cadre concerté qui respecte les contraintes de chacun« , plaide-t-il. Une approche qui pourrait réconcilier l’impératif de justice sociale avec les réalités économiques du secteur privé.
Hansali, de son côté, appelle le gouvernement à revoir sa copie : « Nous demandons le retrait du projet dans sa forme actuelle et l’ouverture de consultations responsables pour élaborer une vision alternative plus équitable”. Au-delà des positions de chacun, cette controverse révèle un défi sociétal majeur : comment concilier l’excellence éducative avec la justice sociale ? Comment garantir à tous les enfants marocains, quelles que soient leurs origines sociales ou leur situation de handicap, l’accès à une éducation de qualité ? Le débat ne fait que commencer, mais l’urgence d’une solution équilibrée n’a jamais été aussi criante.
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