Dans un contexte déjà difficile, marqué par une crise diplomatique majeure entre l’Algérie et le Mali, une nouvelle coalition d’opposition menée par l’imam Dicko, un opposant malien exilé en Algérie, vient jeter un nouveau pavé dans la mare.
L’ancien président du Haut Conseil islamique, a pris la tête de la Coalition des forces pour la République (CFR), en espérant reprendre une place dans le paysage politique malien, mais cette fois-ci, les ambitions de pouvoir de l’Imam Dicko ne sont plus cachées, elles sont assumées.
Ce groupe dirigé par le Malien exilé en Algérie, affiche son ambition de discuter avec les groupes armées qui mènent des combats sanglants dans le nord du pays. Mais cette nouvelle configuration pourrait porter un sérieux coup aux relations entre Alger et Bamako étant donné que l’Imam Dicko est indirectement protégé par le régime algérien. En 2023, il avait été reçu en visite officielle par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, ce qui avait été considéré comme une marque de complicité et de protection de cet opposant au pouvoir malien.
L’annonce d’ailleurs, a été faite depuis l’Algérie, ce qui complique davantage la situation et laisse penser à une manœuvre stratégique du régime algérien qui accueille l’influent leader religieux malien depuis 2021, ou encore à une tentative de réinvestir l’espace malien après en avoir été chassé avec la fin des Accords de paix d’Alger signés en 2015 entre les pouvoirs maliens et les groupes armés.
La sortie du Mali de ces accords en 2024, avait été mal vécue par Alger qui capitalisait sur cet acquis pour en faire un outil de communication politique et d’influence régionale en tant que « médiateur » de paix.
Depuis la destruction en mars dernier, par l’armée algérienne d’un drone malien qui se trouvait en territoire malien, sans efforts de réconciliation de la part d’Alger, les deux pays sont en rupture totale.
Entre eux, les relations n’étaient déjà pas réellement au beau fixe, mais la violation de l’espace aérien malien et la destruction du drone, a été la goutte faisant déborder le vase, conduisant à des joutes verbales violentes devant l’ONU.
Le Mali accuse l’Algérie d’être un « parrain du terrorisme », notamment parce que le pays est considéré comme une base arrière des combattants et groupes armées qui menacent la sécurité et la stabilité du Mali depuis plusieurs années. Selon les accusations, les grands chefs de ces milices reviendraient se cacher dans le sud algérien vers la frontière avec le Mali pour se protéger et continuer à diriger les opérations.
Au moment où l’Algérie se trouve dans un engrenage délicat au sein du Sahel, perçue comme un pays promoteur de déstabilisation, la nouvelle annonce de l’Imam Dicko, ne va pas arranger les choses et n’aidera pas à améliorer l’image d’Alger dans la région. Cette situation pourrait pousser les pays Sahéliens à développer leur coopération sécuritaire, surtout depuis que la question du réadmission des États de l’Alliance des États du Sahel (AES) -Mali, le Niger et le Burkina Faso- au sein de la CEDEAO est sur la table.
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