Posted by - support -
on - 5 hours ago -
Filed in - Society -
-
5 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Les évènements sportifs prévus en 2026 et 2028 aux États-Unis, à savoir la Coupe du Monde de football co-organisée avec le Canada et le Mexique, et les Jeux Olympiques de Los Angeles, revêtent une importance politique et diplomatique particulière dans le contexte du second mandat de Donald Trump.
Ces manifestations sportives, qui symbolisent des valeurs universelles comme l’unité et la coopération internationale, se dérouleront dans un climat marqué par des tensions régionales exacerbées, des controverses climatiques, et des enjeux de gestion d’infrastructures. À travers ce prisme, elles deviennent des instruments non seulement de soft power mais aussi de politique intérieure, en reflétant les priorités et les défis de l’administration Trump.
L’organisation de la Coupe du Monde 2026 marque une première historique : 48 équipes, réparties sur trois nations hôtes, rivaliseront dans un format élargi. Cependant, les tensions politiques entre les États-Unis, le Canada, et le Mexique, exacerbées depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, risquent d’impacter cette collaboration internationale.
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a multiplié les provocations envers ses voisins nord-américains. En décembre 2024, ses déclarations sur une possible « annexion économique » du Canada, suivies par des mesures protectionnistes affectant les exportations canadiennes, ont envenimé les relations bilatérales.
De même, sa rhétorique sur la crise migratoire, illustrée par des menaces de militarisation accrue de la frontière sud et l’idée controversée de renommer le Golfe du Mexique en « Golfe d’Amérique », a généré une indignation internationale. Ces tensions politiques pourraient compliquer la logistique et la coordination du Mondial, notamment pour les matchs prévus au Mexique et au Canada.
La répartition des matchs met également en lumière la politique « America First » de Trump. Sur les 16 villes hôtes, 11 sont situées aux États-Unis, laissant 3 stades pour le Mexique et 2 pour le Canada. Cette disproportion a suscité des critiques sur la marginalisation des co-organisateurs, qui perçoivent cette distribution comme une extension du nationalisme américain. En termes économiques, les États-Unis devraient également capter une majorité des revenus générés par l’événement, renforçant les inégalités perçues au sein de ce partenariat.
Prévu pour l’été 2026, ce Mondial coïncidera avec la première année présidentielle de Trump et se tiendra à quelques mois des élections de mi-mandat. Cet événement offrira à Trump une opportunité unique de consolider son influence politique à l’échelle locale, notamment dans des États clés comme la Floride, le Texas, et la Californie, qui accueilleront des matchs. Cependant, il devra composer avec des défis, tels que la polarisation politique croissante et les tensions sociales exacerbées par des politiques migratoires controversées.
Après avoir accueilli les Jeux Olympiques en 1984, Los Angeles se prépare à nouveau à être sous les projecteurs en 2028. Cependant, cet événement intervient dans un contexte marqué par des défis environnementaux et climatiques qui pourraient compromettre son bon déroulement.
En décembre 2024, la Californie a connu des feux de forêt dévastateurs, qualifiés de « tristement historiques ». Ces incendies, aggravés par le réchauffement climatique, ont non seulement détruit des milliers d’hectares mais également endommagé des infrastructures critiques. Alors que Trump reste un climatosceptique notoire, son administration a minimisé ces événements, rejetant les appels à une politique climatique proactive. La reconstruction de la Californie, essentielle pour garantir le succès des Jeux, pourrait être ralentie par ce manque de soutien fédéral, laissant l’État gérer seul les défis financiers et logistiques.
L’organisation des JO 2028 nécessitera la modernisation ou la construction de plusieurs infrastructures. Cependant, ces efforts sont confrontés à des risques environnementaux croissants, tels que les pénuries d’eau et les vagues de chaleur extrêmes. Par ailleurs, le phénomène des « stades fantômes » pourrait devenir une réalité si les infrastructures construites pour l’événement ne trouvent pas d’utilité à long terme. Des exemples récents, comme les installations des JO d’Athènes en 2004 ou de Rio en 2016, illustrent ce risque.
Les Jeux de Los Angeles seront également un test de l’engagement des États-Unis envers le développement durable. Alors que le Comité Olympique International (CIO) a insisté sur l’importance de réduire l’empreinte carbone des Jeux, les politiques climatosceptiques de Trump risquent de saper ces efforts. Par exemple, son retrait des engagements internationaux sur le climat comme les accords de Paris et son soutien à l’extraction des ressources d’hydrocarbures dans l’Etat de l’Alaska sont à des années lumières des valeurs du CIO.
Sur le plan économique, les retombées des événements sportifs de 2026 et 2028 seront inégalement réparties entre les États-Unis et leurs partenaires. Alors que les villes hôtes américaines devraient bénéficier d’un afflux massif de touristes et d’investissements, les contributions économiques du Canada et du Mexique pourraient être limitées par la répartition inégale des matchs. De même, en Californie, les inégalités sociales pourraient être exacerbées si les bénéfices des Jeux Olympiques ne sont pas redistribués équitablement.
Enfin, ces événements sportifs pourraient exacerber les divisions internes aux États-Unis. La polarisation politique, la montée des mouvements « trumpistes », et les débats sur les politiques climatiques et migratoires pourraient détourner l’attention des aspects unificateurs de ces manifestations.
Les années 2026 et 2028 représenteront des moments cruciaux pour les États-Unis, non seulement en tant que nation hôte de deux des plus grands événements sportifs mondiaux, mais aussi en tant qu’acteur politique sur la scène internationale. Alors que Trump cherchera à utiliser ces événements pour renforcer son influence politique et promouvoir son programme « America First », les défis environnementaux, diplomatiques, et sociaux pourraient limiter l’impact positif de ces manifestations.
Ces événements mettront également en lumière la capacité des États-Unis à respecter les valeurs universelles du sport, telles que la coopération, l’inclusivité, et la durabilité, dans un contexte marqué par des tensions politiques et climatiques. Le succès ou l’échec de ces manifestations dépendra en grande partie de la capacité de l’administration Trump à relever ces défis tout en naviguant dans un paysage politique et social de plus en plus complexe.
*Secrétaire général et chercheur associé à NejMaroc : Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation
The post Entre Mondial 2026 et JO 2028 : Le second mandat de Trump au rythme du sport ! appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.