Le ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas, a fermement répondu aux accusations du parti populaire (PP). Il assure que tous les produits importés, y compris ceux du Maroc, sont soumis à des contrôles stricts et accuse l’opposition d’alimenter un discours populiste qui flirte avec celui de l’extrême droite.
Depuis plusieurs semaines, la question des importations de fruits et légumes venus du Maroc s’impose dans le débat politique espagnol. Dans un contexte de tension sociale et de mobilisation du monde agricole, le parti populaire multiplie les attaques contre l’exécutif, l’accusant de passivité face à ce qu’il décrit comme une « avalanche » de produits étrangers qui fragiliserait les exploitations nationales. Mardi au Sénat, la sénatrice conservatrice Lorena Guerra a poussé plus loin encore en interpellant directement le ministre de l’Agriculture, insinuant un lien de complaisance entre Madrid et Rabat.
Luis Planas, connu pour son ton mesuré, a cette fois choisi la fermeté. D’un ton sec, il a rejeté en bloc ces accusations et rappelé les règles du jeu européennes. Pour lui, le PP cherche moins à défendre les agriculteurs qu’à nourrir une polémique politique et à récupérer les slogans de l’extrême droite.
Des contrôles stricts et un discours alarmiste
Le ministre a tenu à rappeler un principe clair : aucun produit agroalimentaire ne franchit les frontières de l’Union européenne sans contrôle préalable. Les cargaisons sont soumises à un triple dispositif – examen documentaire, vérification d’identité et inspection physique – effectué dans les ports et aéroports par des fonctionnaires spécialisés. « Mettre en doute ces procédures, c’est mettre en doute le travail et la probité de nos agents publics », a-t-il souligné.
Planas a ensuite retourné l’argument contre l’opposition : la réglementation actuelle est identique à celle en vigueur lorsque le parti populaire dirigeait le pays. Les critiques d’aujourd’hui pourraient donc s’appliquer à leur propre gestion d’hier. Pour le ministre, cette contradiction révèle une stratégie opportuniste qui instrumentalise les inquiétudes du secteur sans proposer de solution réelle.
Au-delà des importations marocaines, Planas a insisté sur la vitalité du secteur agroalimentaire espagnol, l’un des plus compétitifs et dynamiques d’Europe. Les exportations atteignent des niveaux record et contribuent largement à la balance commerciale du pays. « Cela devrait être un motif de fierté pour tout patriote sincère », a-t-il lancé, accusant le PP d’être des « patriotes à temps partiel », prompts à crier à la catastrophe mais absents quand il s’agit de valoriser les succès du pays.
Enfin, le ministre a replacé la polémique dans le cadre plus large du combat politique. Selon lui, le PP s’aligne de plus en plus sur le discours de Vox, en décrivant l’Espagne comme un territoire envahi par les produits étrangers et menacé par ses voisins. Une surenchère qui, a-t-il prévenu, risque de conduire les conservateurs à « finir par laisser Vox sur leur gauche ».
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