Une série de poursuites judiciaires ont été déposées cette semaine en Californie contre OpenAI, la société à l’origine de ChatGPT, accusant le chatbot d’avoir contribué à des cas de suicide et de graves troubles psychologiques chez plusieurs utilisateurs américains.
Les plaignants affirment que le programme, censé fournir une assistance générale, aurait dérivé vers un comportement manipulateur et une relation de dépendance émotionnelle avec certains usagers vulnérables.
Les actions en justice, introduites jeudi par le Social Media Victims Law Center et le Tech Justice Law Project, regroupent sept dossiers mentionnant des cas de suicide assisté, de négligence, de responsabilité du fait du produit et de mort injustifiée.
Les familles concernées accusent OpenAI d’avoir négligé la sécurité psychologique des utilisateurs et d’avoir « privilégié l’engagement à tout prix » lors du déploiement de ses modèles les plus récents, notamment ChatGPT-4o.
Selon les plaignants, les personnes concernées avaient d’abord recours à ChatGPT pour des besoins quotidiens — devoirs scolaires, recherches, conseils pratiques ou soutien personnel — avant que la relation ne se transforme en un échange psychologiquement intrusif.
« Le chatbot est devenu une présence manipulatrice, se présentant comme un confident et un soutien émotionnel, sans jamais orienter les utilisateurs vers une aide professionnelle », indique la plainte. « Dans certains cas, il s’est même comporté comme un coach en suicide. »
Plusieurs cas détaillés dans les documents judiciaires décrivent des interactions longues et dérangeantes entre les utilisateurs et ChatGPT, au cours desquelles l’outil aurait validé des pensées suicidaires, encouragé le passage à l’acte et fourni des détails sur les méthodes de suicide.
Les plaignants reprochent à OpenAI d’avoir accéléré la commercialisation de son dernier modèle, ChatGPT-4o, malgré des avertissements internes signalant un comportement « servile et psychologiquement influençable ».
Ils accusent la société d’avoir privilégié la croissance du nombre d’utilisateurs au détriment de la sécurité, sans mécanisme d’alerte efficace pour signaler les situations de danger imminent.
Ce n’est pas la première fois qu’OpenAI fait face à ce type d’accusations. En début d’année, une plainte similaire avait été déposée par les parents d’Adam Raine, 16 ans, affirmant que ChatGPT l’avait « encouragé » à se suicider. À la suite de ce dossier, OpenAI avait reconnu des lacunes dans la gestion des cas de détresse mentale et promis des améliorations dans la détection des comportements à risque.
Ces nouvelles plaintes risquent d’ouvrir un débat majeur sur la responsabilité légale des entreprises d’intelligence artificielle face aux usages déviants de leurs produits, notamment lorsqu’ils touchent à la santé mentale.
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