Une étude scientifique récente, menée par des chercheurs marocains, révèle que l’âge moyen des Marocains ayant souffert d’une intoxication due au cannabis sur une décennie est de 18,3 ans. Elle souligne que la consommation croissante de cette substance exige la mise en place de mesures de santé publique urgentes, en ciblant particulièrement les jeunes.
Publiée dans la revue » European Psychiatry » sous le titre « Évaluation des effets sanitaires associés au cannabis au Maroc : une étude épidémiologique sur une décennie », cette recherche repose sur une analyse rétrospective des cas d’intoxication enregistrés entre 2008 et 2017, qui incluaient aussi bien des consommateurs occasionnels que réguliers.
Les chercheurs précisent que « les données proviennent du Centre Marocain de Pharmacovigilance et de Lutte contre l’Intoxication (CMPLI), ce qui a permis d’obtenir une vision nationale complète ».
Au cours de la période étudiée, 553 intoxications au cannabis ont été recensées. La majorité des cas concernaient des hommes (80,7 %), contre 19,3 % de femmes.
L’étude indique que 245 des personnes recensées étaient des consommateurs réguliers, et que l’âge moyen des patients était de 18,3 ans.
Ses résultats montrent que les enfants sont particulièrement exposés aux intoxications accidentelles par des substances psychoactives, notamment après l’ingestion de delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), le principal composé actif du cannabis.
Bien que les chercheurs aient observé que les symptômes cliniques varient selon la dose et le mode de consommation, « parmi 438 cas documentés et suivis, six se sont soldés par un décès. Les autres patients ont vu leur état s’améliorer après avoir reçu des soins médicaux appropriés, incluant une décontamination digestive. »
Cette étude a été conduite par des chercheurs affiliés au Centre Marocain de Pharmacovigilance et de Lutte contre l’Intoxication (CMPLI), à l’Institut Supérieur des Professions Infirmières et des Techniques de Santé, à l’École Royale du Service de Santé Militaire et à la Faculté des Sciences de l’Université Ibn Tofail à Kénitra.
Sur la base de leurs résultats, les chercheurs insistent sur la nécessité de mesures et d’une stratégie de santé publique urgentes face à la consommation croissante de cannabis. Ils préconisent de cibler tout particulièrement les jeunes afin d’en atténuer les effets nocifs sur la santé et les répercussions sociétales.
Ils soulignent également qu’il est indispensable de développer des stratégies ciblées pour renforcer la prévention et réduire l’usage nocif du cannabis au sein des populations vulnérables.
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