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on - Mar 23 -
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Une étude récente publiée par l’American Journal of Economics and Business Innovations (AJEBI) met en lumière la précarité persistante du travail informel au Maroc. Selon cette enquête, près de 95 % des travailleurs informels ne possèdent aucun diplôme, une situation qui soulève de nombreuses questions sur l’accessibilité à l’emploi et les conditions de travail dans le pays.
L’une des principales causes identifiées est la flexibilité du marché du travail, qui permet aux entreprises d’ajuster les contrats et les horaires en fonction de leurs besoins. Si cette approche favorise l’adaptabilité des employeurs, elle contribue aussi à l’essor d’un travail informel marqué par l’instabilité et l’absence de droits sociaux fondamentaux.
L’étude met en évidence les défis structurels du marché du travail marocain, où le recours au travail informel est devenu une norme pour de nombreuses entreprises. Les travailleurs non déclarés évoluent dans un environnement fragile, privé de sécurité de l’emploi et de protection sociale, ce qui renforce leur vulnérabilité.
Selon Ilham Nejari, chercheuse et co-autrice de l’étude, les résultats démontrent que « la flexibilité du marché de l’emploi favorise l’expansion du travail informel, aggravant ainsi la précarité socio-économique des travailleurs ». Elle estime que les politiques actuelles doivent être repensées pour limiter l’ampleur de ce phénomène.
L’étude, qui s’appuie sur une enquête menée auprès de 549 travailleurs dans les régions de Taroudant et Agadir, au sein de la région Souss-Massa, met en évidence un fait marquant : les jeunes de moins de 28 ans représentent la majorité des travailleurs sans contrat officiel.
Le manque de formation constitue un facteur aggravant. En effet, selon l’étude, 94,8 % des travailleurs informels interrogés n’ont pas de diplôme. Ce chiffre illustre une réalité préoccupante, où l’absence de qualification limite considérablement l’accès à des emplois stables et mieux rémunérés.
Outre la précarité des contrats, l’étude souligne les faibles niveaux de rémunération dans le secteur informel. Les travailleurs concernés gagnent des salaires nettement inférieurs au salaire minimum, alors que dans le secteur formel, la moyenne salariale dépasse 3 030 dirhams par mois.
Cette différence accentue les disparités économiques et contribue à maintenir une large partie de la population active dans une situation d’instabilité financière.
Face à ce constat, les auteurs de l’étude insistent sur l’importance de trouver un juste équilibre entre flexibilité de l’emploi et protection des travailleurs. Ils recommandent notamment de renforcer le cadre juridique du marché du travail et de promouvoir les contrats officiels, sans pour autant nuire à la compétitivité des entreprises.
Par ailleurs, ils appellent à une refonte des politiques de l’emploi afin d’encourager la transition des emplois informels vers le secteur formel. Cette transformation apparaît essentielle pour améliorer les conditions de travail et offrir une meilleure stabilité aux travailleurs marocains.
The post Etude : 95 % des travailleurs informels sans diplôme et percevant des salaires inférieurs au minimum légal appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.