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Une étude récente, menée dans la commune de Hay Hassani à Casablanca, a cherché à évaluer l’efficacité des efforts du Maroc pour intégrer les migrants internationaux tant sur le plan économique que culturel. Hay Hassani, étant l’un des secteurs démographiques les plus connus pour attirer les étrangers vers le Royaume, a servi de terrain d’enquête pour cette analyse.
Selon les résultats, plus de 50 % des migrants internationaux dans cette zone bénéficient de l’éducation dans les établissements scolaires marocains. L’étude met également en lumière la prééminence de la langue arabe comme langue de communication quotidienne parmi ces migrants, avec plus de 40 % d’entre eux maîtrisant également la darija (arabe dialectal).
L’étude, publiée par le Centre Démocratique Arabe Allemand dans la dernière édition de la « Revue Arabe de la Traduction », porte le titre : « Les migrants internationaux dans le pays d’accueil : entre défi d’intégration et enjeu d’insertion… Étude de terrain des migrants internationaux dans le quartier Hay Hassani à Casablanca, Maroc ». Elle s’appuie sur un questionnaire approfondi réalisé auprès d’un échantillon d’environ 70 migrants internationaux résidant dans cette zone. L’objectif de cette étude était de « diagnostiquer et évaluer dans quelle mesure ces migrants internationaux s’intègrent dans la société marocaine », ont précisé les chercheurs.
L’étude a été dirigée par les chercheurs Siham Tahiri, Maimoune Mahdaoui et Said Asghir de l’Université Sultan Moulay Slimane de Beni Mellal. Selon ces derniers, l’objectif de leur travail était de « mettre en lumière la question de l’intégration de ces migrants à travers les programmes et stratégies déployés par le Maroc pour gérer le phénomène migratoire sur son territoire, et à mesurer le succès de ces stratégies, visibles à travers l’intégration des migrants, non seulement sur le plan économique, grâce à leur engagement dans des professions légales comme le commerce au lieu de la mendicité, mais aussi sur le plan culturel ».
À travers des recherches sur le terrain, l’étude a révélé que 53 % des migrants interrogés bénéficient de l’éducation, ce qui, selon les chercheurs, atteste « des efforts du Maroc pour intégrer les migrants arrivant dans le pays, particulièrement dans le domaine de l’éducation, qui est un pilier essentiel pour le développement personnel et communautaire des individus et des sociétés ».
L’étude examine également les niveaux d’éducation des migrants dans la commune de Hay Hassani. L’enseignement universitaire est le plus fréquent, avec 69 % des migrants inscrits dans des programmes universitaires. Cette proportion est attribuée à la facilité d’accès aux bourses d’études offertes par le Maroc, particulièrement pour les étudiants originaires d’Afrique subsaharienne. En revanche, 9 % des migrants poursuivent des études secondaires, et 22 % bénéficient de formations professionnelles dans des institutions marocaines.
D’autre part, 52 % des migrants font état de formations en informatique suivies dans des centres spécialisés au Maroc, tandis que 22 % d’entre eux se forment dans des métiers éducatifs, 13 % en comptabilité, 8 % dans des cours d’anglais dans des centres linguistiques, et 5 % dans des formations en arabe.
Les chercheurs soulignent la « diversité » des formations suivies par ces migrants, expliquant que cela témoigne de « leur volonté de s’installer au Maroc et de leur intérêt pour les exigences du marché du travail local et international ». Ces formations débouchent souvent sur l’obtention d’un diplôme délivré par une des institutions d’enseignement et de formation du pays d’accueil, ce qui transforme ces migrants en acteurs contribuant au développement, et non simplement en bénéficiaires des programmes destinés aux migrants.
En ce qui concerne les langues de communication entre les migrants et les Marocains, l’étude montre que l’arabe est la langue la plus couramment utilisée, avec 38 % des migrants déclarant l’utiliser, suivie par la darija à 30 %. Le français est utilisé par 26 % des migrants, et seulement 2 % communiquent en anglais.
Les chercheurs expliquent cette prédominance de l’arabe et de la darija dans la communication quotidienne par l’« adaptation des migrants à la langue locale et leur intégration avec la population, sachant qu’une partie importante des migrants, tels que les Syriens, Tunisiens et Palestiniens, parle déjà arabe ». Quant à la présence du français, elle est jugée « naturelle », car de nombreux migrants viennent de pays africains francophones, et une partie importante de la population marocaine maîtrise également cette langue.
L’étude révèle que 41 % des migrants maîtrisent la darija, tandis que 30 % la connaissent « un peu », et 29 % affirment ne pas la parler du tout.
Cependant, l’enquête a aussi mis en évidence une faible participation des migrants dans des activités récréatives, culturelles et sportives au Maroc. En effet, 89 % des migrants interrogés ne sont pas inscrits dans des clubs culturels ou sportifs, et 96 % ne prennent pas part à des compétitions ou événements divers.
Enfin, le rapport souligne que le Maroc œuvre « activement pour régulariser la situation juridique des migrants » tout en visant l’« égalité entre migrants et population locale dans l’accès aux services récréatifs ». Ces efforts visent à améliorer leur performance dans la vie professionnelle et sociale et à éviter l’émergence de phénomènes criminels et de chaos social pouvant découler de la marginalisation des migrants.
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