Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
on - 4 hours ago -
Filed in - Society -
-
5 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Près de 33 % des jeunes filles rurales marocaines âgées de 15 à 24 ans sont aujourd’hui classées NEET (« Not in Employment, Education or Training »), selon le rapport intitulé « La Situation des jeunes dans les systèmes agroalimentaires » publié début juillet par la FAO. Un constat alarmant qui éclaire l’ampleur des défis auxquels fait face la jeunesse rurale, en particulier au Maroc, où l’exode des compétences menace l’avenir du secteur agricole.
Le rapport révèle que 33 % des jeunes filles rurales marocaines n’étudient pas, ne travaillent pas et ne suivent aucune formation. Un taux nettement supérieur aux 26 % enregistrés dans les zones urbaines souligne le rapport. Bien que la FAO n’ait pas fourni la ventilation exacte par pays, ces données coïncident avec les tendances observées dans les économies à revenu faible ou intermédiaire, où l’emploi des jeunes est fortement tributaire du secteur agricole.
À l’échelle mondiale, 44 % des jeunes actifs exercent dans les systèmes agroalimentaires, contre 38 % pour l’ensemble des adultes. Toutefois, cette moyenne recouvre des réalités très contrastées. Selon le rapport, les pays en crise voient 82 % de leur jeunesse immergée dans l’agriculture, là où la proportion tombe à 23 % dans les économies industrielles.
Le rapport met en évidence un déséquilibre préoccupant selon le genre. Les jeunes femmes ont deux fois plus de risque d’être NEET que les jeunes hommes. Au Maroc, où les jeunes rurales occupent déjà des positions précaires, les inégalités femmes-hommes dans l’accès à l’éducation et à l’emploi deviennent dramatiques. Ce phénomène est amplifié en milieu rural, où les infrastructures, l’accès à la formation et les mentalités jouent un rôle déterminant.
Aussi, la FAO alerte sur les conséquences économiques d’un tel gâchis de talent. Éliminer le statut NEET chez les 20‑24 ans pourrait accroître le PIB mondial de 1,4 %, soit 1.500 milliards de dollars, dont 45 % dépendrait des secteurs agroalimentaires, notamment dans les pays comme le Maroc. Ce potentiel sous‑mobilisé est préjudiciable au développement socio-économique et à l’exploitation du dividende démographique, estime le rapport.
Entre 2014‑2016 et 2021‑2023, l’insécurité alimentaire parmi les jeunes a bondi de 16,7 % à 24,4 %, impactant particulièrement l’Afrique subsaharienne et plus largement la région MENA, secouée par des crises en chaîne (COVID-19, guerre en Ukraine, hausse des prix). Au Maroc, l’agriculture familiale, encore prépondérante en milieu rural, pâtit de la sécheresse et du stress climatique, soulève le rapport.
La FAO exhorte donc les pays à réduire les inégalités dans l’accès aux technologies modernes, aux ressources et aux marchés, et à soutenir les systèmes de protection sociale.
En parallèle, le rapport revient sur le rapport de 2023 de l’OCDE, qui souligne les mêmes urgences au Maghreb (Égypte, Maroc, Tunisie). Il note que la population marocaine âgée de 15‑24 ans augmentera d’environ 800.000 entre 2020 et 2035, pressant le besoin de créer des emplois décents dans le monde rural.
Aussi, la FOA note également que le développement professionnel, notamment via l’enseignement technique et la formation continue, doit être aligné avec les métiers agricoles émergents. Le transfert de compétences en entreprise, la valorisation des chaînes de valeur locales, ainsi que la reconnaissance des droits sociaux des travailleurs agricoles – y compris les aides familiaux – sont autant d’axes à renforcer selon la même source.
Outre la formation, la modernisation technique est primordiale. Le rapport de la FAO insiste sur trois priorités stratégiques : mieux comprendre, mieux inclure, et mieux investir.
Selon le rapport, mieux comprendre signifie combler le déficit de données nationales sur la jeunesse rurale, en croisant les informations selon le genre, le niveau de formation, l’accès à la terre ou à l’emploi. Sans diagnostic fin, les politiques publiques ne peuvent cibler efficacement les besoins réels des jeunes, estime la FAO.
Par ailleurs, mieux inclure consiste à donner aux jeunes une place réelle dans les décisions agricoles, les processus communautaires et les politiques rurales. Cela passe par une représentation équitable dans les instances locales et nationales, mais aussi par la reconnaissance de leur rôle dans l’innovation agricole.
Mieux investir appelle à renforcer les infrastructures rurales, élargir l’accès à la terre, au crédit, aux technologies numériques et aux chaînes de valeur. Il s’agit aussi d’accompagner les jeunes porteurs de projets dans l’agri-tech ou la transformation agroalimentaire, des domaines où le Maroc commence à enregistrer des initiatives prometteuses.
Dans les pays voisins, ces dynamiques sont similaires. En Tunisie et en Égypte, les jeunes ruraux subissent aussi les effets de l’exode vers les villes et du décrochage dans la formation. Toutefois, l’Égypte bénéficie d’expérimentations prometteuses, comme l’irrigation mobile connectée, potentiellement transposables au Maroc, estime la FAO.
Enfin, le rapport conclut que dans l’ensemble du Maghreb, le défi est imbriqué : moderniser les systèmes agroalimentaires tout en renforçant la cohésion sociale.
The post FAO : La jeunesse rurale marocaine, grande oubliée du développement agricole appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
At our community we believe in the power of connections. Our platform is more than just a social networking site; it's a vibrant community where individuals from diverse backgrounds come together to share, connect, and thrive.
We are dedicated to fostering creativity, building strong communities, and raising awareness on a global scale.