Dans le troisième panel du gingembre littéraire du « vivre ensemble » en sa 6e édition, ce sont les dames qui ont pris la parole pour donner leurs points de vue sur la question de la réinsertion : formation et éducation. Ce sont les deux facteurs qui ont été globalement mis en avant. Mme Fatou Kiné Ndiaye qui a été plusieurs fois championne d’Afrique et aujourd’hui cheffe d’entreprise, est un exemple de la réussite de la réinsertion sociale.
Dans le domaine du sport, il y a non seulement l’aspect de l’intégration des femmes dans ce secteur qui est important, mais aussi sur les opportunités et les avantages. Selon Fatou Kiné Ndiaye, « historiquement, le sport a été perçu comme un domaine dominé par les hommes ». « Cependant, nous assistons à une évolution importante. Les femmes occupent de plus en plus de poste de direction, d’entraîneur, de responsable de l’élite. Par exemple, des figures emblématiques comme Serena Williams, qui a redéfini le tennis, ou la française Marie-Josée Perrec, Laura Faisselle, championne olympique. Chez nous, nous avons Amy Mbacké Thiam, champion olympique. Et les basketteuses avec leurs 11 titres de championnes d’Afrique ont ouvert la voie à beaucoup d’autres femmes », considère la championne d’Afrique.
Que ce soit en tant qu'athlète, ou dans le rôle de décideuse, elle estime que la femme n’a pas encore le rôle dans les grandes institutions. « Il faut former. Pour illustrer cela, nous prendrons l'exemple des journalistes sportifs qui font souvent face à des préjugés et à un manque de reconnaissance dans un milieu dominé par les hommes. Les opportunités existent, mais elles sont souvent contestées. Les femmes ont accès à des programmes de soutien, à des bourses, mais la visibilité médiatique et le financement restent déséquilibrés », ajoute t-elle.
khadidiatou Ba Timera, diplômée de l'Université de Berkeley en Californie, en droit des affaires et qui a pratiqué le basketball, le taekwondo, et la boxe, revient sur la professionnalisation du sport, la formation et l’affirmation des femmes. Mme Timera pense qu'il faut continuer d'apprendre. « Je sais qu’un bon nombre de personnes parmi vous pourraient être là et parler de ce sujet-là, puisqu'on a tous quelque chose à apporter à l'édifice. J'ai été juriste d'affaires de formation, j'ai préparé le sport, le basketball, le taekwondo, et la boxe, par laquelle j'ai terminé. Je suis diplômée de l'Université de Berkeley en Californie. En droit des affaires, j'ai travaillé en cabinet d'affaires américain, par exemple White & Gay sur la place d'Ordre, où ils ont fait le contrat FH, sur des projets de financement du Sénégal à partir de cabinets américains. Je rappelle que j’ai commencé la boxe en France avec un coach qui avait formé pas mal de personnalités champions du monde, et donc il n'avait jamais entraîné de filles. Je pense que dans tous les pays, il y a des difficultés et qu'il faut savoir cultiver son jardin. Aussi, soulignons que la professionnalisation du sport est essentielle. L’un des problèmes pour instaurer une industrie du sport au Sénégal, c'est bien sûr les clichés », a t-elle rappelé.
En effet, pour qu'il y ait l'excellence, la performance, la compétence, il faut la formation. Il faut avoir des écoles de formation, il faut qu'il y ait des financements, un suivi. Sinon, au niveau de l'accès aux équipes nationales, je pense qu'il y aura toujours une différence de traitement et de recrutement, qui concerne les femmes et les hommes », ajoute t-elle. Fatoumata Savané, journaliste sportive et membre du dernier panel, invite à, parfois, sortir des clichés. Selon elle, il faut aussi se dire qu'il ne faut pas mettre son image de femme au milieu de celle des hommes et qu’il faut surtout, s’imposer.
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