Le président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), Ferhat Mehenni, a salué la décision du Conseil de sécurité de l’ONU en faveur du Sahara marocain, adoptée vendredi 31 octobre, y voyant une « réparation historique » d’un « accident colonial » subi par le Royaume.
Dans un message publié sur X (ancien Twitter), le leader kabyle a félicité le Maroc et le Roi Mohammed VI, tout en établissant un parallèle entre la souveraineté retrouvée du Maroc sur son Sahara et le combat qu’il (MAK ndlr) mène pour « l’indépendance de la Kabylie ».
« Le Maroc a récupéré son Sahara. La Kabylie va récupérer son indépendance », a écrit Mehenni, affirmant que « c’est par un accident de l’histoire, une parenthèse coloniale française, que le Royaume du Maroc a perdu le territoire que le Conseil de sécurité de l’ONU vient de lui restituer ».
Selon lui, la reconnaissance internationale renouvelée de la souveraineté du Maroc sur son Sahara illustre la « fin d’une injustice coloniale » qui, à ses yeux, doit inspirer d’autres peuples empêchés de disposer de leur sort. « Il est temps que ce même accident de l’histoire, qui a fait perdre à la Kabylie sa souveraineté sur elle-même, soit enfin réparé », a-t-il ajouté, annonçant au passage une « déclaration d’indépendance de la Kabylie » prévue pour le 14 décembre prochain.
Cette déclaration, qui intervient dans un contexte régional marqué par la résolution 2797 du Conseil de sécurité réaffirmant la pertinence du plan d’autonomie marocain sous souveraineté du Royaume, a provoqué de nombreuses réactions en Algérie, où le MAK est considéré comme une organisation séparatiste illégale. Alger accuse d’ailleurs Mehenni, exilé en France, de « porter atteinte à l’unité nationale » et de « collusion avec des puissances étrangères ».
Le message du fondateur du MAK, connu pour ses positions critiques envers le régime algérien et son soutien constant au Maroc, constitue un nouveau désaveu symbolique pour les autorités d’Alger, farouchement opposées à la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Il illustre aussi, selon plusieurs observateurs, « la fracture grandissante entre le discours officiel algérien et une partie de la société kabyle qui rejette la tutelle du pouvoir central ».
Pour rappel, Ferhat Mehenni avait annoncé, le 20 octobre dernier, que la Kabylie proclamera officiellement son indépendance le 14 décembre 2025 à 18h57, une décision adoptée à l’unanimité lors d’un congrès extraordinaire du mouvement à Paris. Le choix de l’heure symbolique, 18h57, rappelle la bataille d’Icherridene en 1857, au cours de laquelle la Kabylie avait perdu sa souveraineté face aux forces coloniales françaises.
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