La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a livré, ce jeudi, une réponse sans équivoque aux critiques formulées par certaines organisations syndicales sur la méthodologie du dialogue social. Défendant fermement son bilan, elle a souligné que ce processus repose sur une réussite collective qu’il est crucial de préserver pour faciliter l’adoption de réformes majeures à venir.

Intervenant lors des débats autour du projet de loi de finances 2025, la ministre a clarifié les dynamiques du dialogue social, insistant sur sa double lecture possible. « Nous avons tous collaboré et réussi ensemble. Mais si vous affirmez que le gouvernement ne respecte pas l’institutionnalisation, alors, à juste titre, le gouvernement pourrait aussi dire que les hausses salariales et les baisses d’impôts ont été décidées unilatéralement. Or, nous n’avons jamais tenu de tels propos », a-t-elle affirmé.

S’adressant à la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des conseillers, Nadia Fettah a insisté sur le rôle central des syndicats, véritables représentants des citoyens, dans ce dialogue institutionnalisé. Reconnaissant qu’il reste encore beaucoup à accomplir, elle a appelé à ne pas fragiliser une méthodologie essentielle aux réformes à venir. Elle a également rappelé que le gouvernement n’avait jamais pris de mesures ou engagé de lois sans consultation préalable, même si les consensus n’étaient pas systématiquement atteints.

Pour la ministre, l’efficacité du dialogue social est indispensable face aux chantiers cruciaux des deux prochaines années. Parmi les priorités : les lois relatives au droit de grève, aux retraites, aux syndicats, et au Code du travail. « Mettre en doute la méthodologie à chaque étape, c’est perdre un temps que nous ne pouvons nous permettre », a-t-elle averti, soulignant l’urgence d’une action coordonnée.

Encourageant les syndicats à faire pression pour améliorer et accélérer les mesures, elle a toutefois mis en garde contre les critiques remettant en cause la méthodologie même du dialogue : « Vous pouvez faire pression, mais ne dites pas que nous ne respectons pas la méthodologie ».

Sur le plan économique, Nadia Fettah a mis en avant la robustesse de l’économie marocaine, qu’elle considère comme un levier crucial pour financer les projets de développement. Elle a révélé que plusieurs secteurs avaient franchi la barre des 100 milliards de dirhams, marquant une progression notable par rapport aux années précédentes. « Ces résultats sont le fruit de notre résilience, et il nous revient d’étendre cette dynamique à d’autres secteurs », a-t-elle soutenu.

En ce qui concerne le projet de loi de finances 2025, la ministre a réaffirmé l’importance de conserver les priorités actuelles, les jugeant encore pleinement adaptées aux défis du moment. Elle a également attiré l’attention sur l’urgence de nouvelles stratégies pour l’emploi, notamment en faveur des jeunes, diplômés ou non, dans les zones urbaines et rurales. Selon elle, les entreprises ne peuvent, à elles seules, absorber toute la demande d’opportunités professionnelles.

Dans un contexte marqué par la montée des prix et les difficultés quotidiennes des citoyens, Nadia Fettah a assuré que des efforts budgétaires significatifs avaient été déployés pour atténuer ces impacts. Elle a mis en avant des mesures concrètes, telles que la tenue du premier conseil de l’Agence de soutien social direct, qui s’est réuni la veille.

En évoquant le registre national de la population et le registre social unifié, elle a souligné l’importance de la transparence et de la continuité dans leur mise en œuvre. Tout en reconnaissant que des solutions parfaites ne peuvent être immédiatement atteintes, elle s’est montrée optimiste quant aux avancées déjà réalisées : « Une agence dédiée travaille quotidiennement pour apporter des réponses concrètes », a-t-elle conclu.

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