Les flammes ont surgi vers midi ce jeudi dans la paisible forêt d’Oued Ras, près d’Aïn Lahcen, transformant en quelques heures cette étendue de pins en brasier. Ce qui a commencé par un premier foyer s’est rapidement compliqué avec l’apparition d’un second départ de feu à un kilomètre de distance, forçant les autorités à déployer des moyens considérables.
« La situation était critique« , confie Fouad Assali, directeur de la reforestation et des risques climatiques et environnementaux au sein de l’ANEF. Face à l’urgence, quatre avions Canadair ont pris les airs pour appuyer les équipes au sol, dans une course contre la montre pour empêcher la catastrophe de s’étendre. « Le premier foyer a heureusement pu être maîtrisé rapidement grâce aux largages aériens« , précise-t-il, visiblement soulagé.
Sur le terrain, c’est toute une mobilisation qui s’est mise en branle : protection civile, gendarmes, forces auxiliaires et agents des eaux et forêts ont uni leurs efforts dans une coordination exemplaire. Cette réactivité a permis de limiter les dégâts à environ 15 hectares, évitant le pire dans une région particulièrement vulnérable.
La nature semble avoir conspiré contre les secours : températures en forte hausse et vents violents soufflant à 20 km/h ont créé un cocktail explosif, amplifiant les risques de propagation. « Ces conditions rendent notre travail extrêmement difficile« , souligne Assali, qui n’a pas caché ses inquiétudes face à cette météo capricieuse.
L’enquête a rapidement porté ses fruits : un individu suspecté d’être à l’origine du sinistre a été interpellé, rappelant que derrière chaque incendie se cache parfois une main criminelle.
Cette tragédie s’inscrit dans un contexte préoccupant : l’Agence nationale des eaux et forêts vient de publier ses cartes d’alerte pour la période du 16 au 20 juin, plaçant Tétouan et treize autres provinces en zone rouge ou orange. Un signal d’alarme qui prend aujourd’hui tout son sens.
« Nos bulletins d’alerte ont permis une mobilisation rapide, mais nous devons tous rester vigilants », insiste Assali. Son appel s’adresse à tous : riverains, travailleurs forestiers, vacanciers. Chaque geste compte, chaque regard attentif peut faire la différence entre un incident maîtrisé et une catastrophe écologique.
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