Sur le tapis rouge du Festival international du film de Marrakech, plusieurs professionnels de la distribution, représentants d’Universal Pictures France et distributeurs marocains, ont partagé leur regard sur la circulation des films entre le Maroc et l’international. Entre enjeux de visibilité, accès simultané aux sorties mondiales et montée en puissance du cinéma marocain, leurs témoignages dessinent les contours d’un secteur en pleine évolution.
Présents au FIFM pour accompagner la sortie de plusieurs titres, dont Amnette projeté en gala, les représentants d’Universal Pictures France dont le Marocain Mohamed Khouna, fondateur et directeur général de Film Event Consulting et Tom Abrami, responsable chez Universal Pictures France, ont rappelé le rôle central qu’ils jouent dans la mise à disposition des films américains sur le territoire marocain.
« Nous travaillons avec le Maroc via Film Event Consulting pour donner un maximum de visibilité à nos films», a déclaré à Hespress FR, Mohamed Khouna, lors de son passage sur le tapis rouge.
Leur mission : harmoniser les sorties entre la France et le Maroc afin que le public marocain bénéficie des mêmes accès que les spectateurs internationaux.
« Notre travail, c’est de faciliter l’accès des films Universal au royaume, pour qu’ils sortent le même jour qu’en France, avec les mêmes conditions. Parfois même avant la sortie américaine», a-t-il ajouté. Un alignement stratégique qui contribue à renforcer la place du Maroc dans les circuits de distribution mondiale.
Ouvrir le Maroc aux grandes productions internationales
Pour sa part, Tom Abrami, responsable chez Universal Pictures France , partenaire des studios américains, revendique une ligne claire : « Nous distribuons 95 % de films étrangers au Maroc : Universal, Disney, Warner, Sony… Nous sommes fiers d’apporter ces œuvres au public marocain. »
Autrement dit, cela joue un rôle essentiel dans la cinéphilie nationale, permettant au public d’accéder aussi bien aux blockbusters qu’aux films d’auteur américains, souvent absents de certains circuits locaux.
Cette dynamique se renforce d’année en année : « Il y a une vraie progression. Nous avons été mis à l’honneur à la Mostra de Venise, et nous le serons également à Berlin. Les films marocains sont mieux tournés, mieux écrits, mieux produits. Tout avance très vite. »
Les distributeurs saluent unanimement la sélection du FIFM, jugée riche, variée et tournée vers le monde : « Le festival permet aux Marocains de découvrir des films qu’ils ne verraient pas dans des salles traditionnelles. Il ouvre à une cinéphilie internationale, plus de recherche, plus art et essai. »
Pour eux, cette fenêtre est indispensable pour l’enrichissement culturel du public : « C’est très bien pour ces films-là, car ils trouvent ici un public qu’ils n’auraient peut-être pas ailleurs. Le festival leur donne une ouverture sur l’Afrique et sur le monde. »
Vers de nouvelles ambitions pour le cinéma marocain
Si les distributeurs soulignent l’importance d’importer des films internationaux, ils voient également émerger un nouveau terrain favorable pour les productions marocaines. Un signe que le marché marocain devient plus diversifié, plus curieux et plus mature.
Le discours des distributeurs met en lumière un secteur en pleine transformation, où : les sorties internationales sont mieux synchronisées, les studios étrangers investissent davantage le marché marocain, et le cinéma national bénéficie d’un intérêt croissant des festivals internationaux.
Le FIFM apparaît ainsi comme un espace de rencontre indispensable entre industrie, créateurs et spectateurs. Un lieu où la circulation des films devient un projet culturel, économique et symbolique.
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