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Le secteur privé est très peu impliqué dans le financement des projets climatiques au Maroc, en ce sens qu’entre 2011 et 2019, les financements étaient majoritairement issus du secteur public. C’est le constat livré par le rapport « Stratégie de développement de la finance climat à l’horizon 2030« , publié par le ministère de l’Économie et des Finances (MEF).
Selon l’étude du MEF, menée en partenariat avec trois institutions officielles à savoir Bank Al Maghrib, l’Autorité marocaine du marché de capitaux (AMMC) et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, (ACAPS), la contribution du secteur privé durant cette période oscille entre 25% et 30%, un pourcentage bien en deçà de la moyenne observée dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, ainsi que dans des pays aux revenus comparables, où le taux de participation privée atteint environ 50%.
Le document révèle également l’existence d’opportunités d’investissement significatives pour le secteur privé, estimées à 4,5 milliards de dollars par an entre 2025 et 2030. Ces opportunités se concentrent principalement sur des projets d’atténuation, tels que la production d’énergie verte ou l’électrification des transports. En effet, ces projets présentent des modèles économiques plus attractifs pour les investisseurs privés, contrairement aux projets d’adaptation, qui visent à atténuer les effets actuels et futurs du changement climatique.
Pour encourager une participation plus active du secteur privé, le rapport souligne l’importance de démontrer la rentabilité de ces projets. Cela passe par la mise en place de mécanismes financiers et de politiques publiques incitatives, qui permettraient de convaincre les entreprises d’investir davantage dans ce domaine. L’objectif est d’atteindre un taux de financement privé de 50% d’ici 2030, contre 30% actuellement, un niveau comparable à celui de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
D’après l’organisation « Climate Policy Initiative » (CPI), les investissements en actions constituent la principale source de financement privé pour le climat au Maroc, représentant 30% du total des financements. Les dettes commerciales, quant à elles, oscillent entre 10% et 15% et sont principalement allouées aux projets d’énergies renouvelables. Le reste du financement est assuré par des outils publics, tels que les dettes préférentielles (39%) et les subventions (18%).
Le rapport préconise également une diversification des mécanismes financiers disponibles, en introduisant notamment des produits d’investissement basés sur des actifs « verts », des solutions innovantes issues de la technologie financière (Fintech), un marché volontaire du carbone, ainsi que des produits destinés au grand public, comme le financement de l’achat de véhicules électriques ou les travaux d’isolation et d’efficacité énergétique dans les habitations.
Toutefois, l’étude pointe du doigt le retard pris dans la mise en place d’une classification financière verte. Cette classification permettrait aux investisseurs, aux porteurs de projets et aux autorités publiques de définir clairement quelles activités économiques peuvent être qualifiées de « vertes ». À ce sujet, le ministère de l’Économie et des Finances, en coopération avec d’autres régulateurs financiers et avec l’appui de la Banque mondiale et de l’Agence Française de Développement (AFD), a lancé un projet visant à établir cette classification au Maroc.
À l’échelle mondiale, les financements climatiques ont atteint en moyenne 1,3 trillion de dollars par an sur la période 2021-2022, avec une contribution du secteur privé à hauteur de 49%. Cependant, plus de 90% de ces fonds ont été alloués à des mesures d’atténuation, tandis que les projets d’adaptation n’ont attiré que 5% du financement mondial, la contribution du secteur privé étant limitée à 2%, en raison d’un manque d’opportunités de rendement attractives pour les investisseurs.
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