La Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a lancé un appel pressant à l’ensemble des pharmaciens du Royaume afin de participer massivement à la manifestation prévue devant le siège du ministère de la Santé, le mardi 9 septembre 2025 à midi. L’objectif affiché : « défendre l’avenir de la profession, alors que le secteur de la pharmacie traverse une crise d’asphyxie inédite ».
Dans un communiqué diffusé mercredi 3 septembre, la Confédération a insisté sur le caractère incontournable de cette mobilisation, la qualifiant de « devoir professionnel et moral ». Elle précise qu’il s’agit également d’« un message fort pour affirmer que le pharmacien marocain reste fermement attaché à son rôle national et rejette toute politique vidant les officines de leur véritable vocation de service ».
La même source met particulièrement en garde contre « le nouveau projet de décret relatif à la procédure de fixation des prix des médicaments », estimant qu’il « ne ferait qu’accentuer la fragilité des officines ». En imposant de nouveaux tarifs « sans aucune mesure parallèle ni réforme d’accompagnement », ce projet risquerait, selon la Confédération, de « bouleverser les équilibres économiques de toutes les pharmacies, sans exception ».
« Un tel projet pourrait conduire à la fermeture définitive de milliers d’officines, dans un contexte où le citoyen ne peut déjà plus supporter l’accumulation de charges quotidiennes, ni assumer des coûts sociaux et fiscaux en constante augmentation », précise la Confédération.
En outre, la Confédération dénonce « l’exposition permanente des pharmacies à des peines d’emprisonnement et à de lourdes amendes inscrites dans des législations successives, déséquilibrées et rédigées de manière ambiguë ». Une situation qui, selon elle, « ne fera qu’aggraver la précarité du secteur, d’autant plus qu’aucune mesure de soutien ou d’accompagnement n’a été mise en place ». Elle ajoute que « le modèle économique actuel, dépassé depuis des décennies, s’avère incapable de répondre aux défis contemporains, ce qui impose nécessairement de réintégrer pleinement la place du pharmacien dans le système de santé ».
La Confédération pointe également du doigt « le désordre lié à l’absence de contrôle du monopole par le ministère de tutelle, la prolifération de la vente de médicaments en dehors du circuit légal, ainsi que les ruptures répétées de stocks sur le marché national ». Autant de dysfonctionnements qui, selon elle, « illustrent l’échec du ministère de la Santé à s’engager dans une réforme du secteur depuis plus de 15 ans ». Et de conclure que cette situation « ne menace pas uniquement l’avenir des officines, mais met également en péril le droit du citoyen à un accès sûr et régulier aux médicaments ».
Il convient de rappeler que le ministère devrait soumettre aux syndicats la version finale du projet de décret relatif à la révision du système de fixation des prix de vente des médicaments, en vue de sa présentation au Conseil de gouvernement pour adoption prochainement, selon des syndicalistes pharmaciens.
Une réunion entre les syndicalistes et le ministère de la Santé est prévue pour discuter des derniers points de divergences, notamment la version finale du projet de fixation du prix des médicaments, qui a été approuvée et passera au vote et d’autres mesures faisant partie du dossier revendicatif des professionnels.
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