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on - Feb 9 -
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La question de la remise en cause du droit du sol a continué dimanche de diviser la coalition gouvernementale, sur fond d’appel à un référendum sur l’immigration notamment réclamé par le Rassemblement national.
« Il me semble que le dispositif législatif actuel est tout à fait satisfaisant donc je ne vois pas de raison » de modifier le droit du sol: dimanche, lors du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a marqué sa divergence avec ses collègues du gouvernement Bruno Retailleau (Intérieur) et Gérald Darmanin(Justice), qui portent depuis plusieurs jours l’idée de restreindre ce principe d’acquisition de la nationalité française.
La parole de cet ancien fidèle de Michel Rocard, venu de la gauche, a ajouté une forme de confusion au sein du gouvernement sur la question, en se plaçant à l’unisson des réserves déjà formulées par Elisabeth Borne.
« C’est la nouvelle méthode, qui est la polyphonie du gouvernement », a défendu – sans ironie – au même moment sur LCI la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.
Cacophonie? « Le Premier ministre a pris dans son gouvernement des cadors dont les avis sont parfois divergents et il laisse chacun s’exprimer », a-t-elle seulement temporisé.
Au même moment, le vice-président de l’Assemblée nationale, Roland Lescure (Renaissance), s’est pour sa part dit « extrêmement opposé » sur France 3 à l’idée de toucher au droit du sol, en assumant de ne « pas suivre » MM. Retailleau et Darmanin sur la question.
« M. Lescure est assez à gauche, moi je suis un homme de droite, on a le droit d’en discuter », lui a sèchement répondu Gérald Darmanin sur BFMTV.
Mais « être Français, ça ne peut pas être automatique », juge le garde des Sceaux.
Actuellement, le droit du sol permet d’attribuer la nationalité française dès l’âge de 13 ans à un enfant né en France de parents étrangers, à condition d’avoir résidé dans le pays depuis au moins cinq ans.
Le ministre de la Justice estime toutefois que « le gouvernement (ne) doit (pas) trancher cette question la semaine prochaine », puisqu’en tout état de cause, « l’élection présidentielle la tranchera ».
D’autres urgences
François Bayrou a-t-il ouvert une boîte de Pandore? En répétant samedi, à l’occasion d’un entretien au Parisien, que « la question (était pour lui) beaucoup plus large » que celle du droit du sol, il a tenté de l’élargir à nouveau à l’identité nationale: « Qu’est-ce que c’est d’être français? À quels droits et, surtout, à quels devoirs cela ouvre-t-il? », a-t-il notamment illustré.
« Il n’y aura pas de conflit à l’intérieur du gouvernement » sur ces sujets a encore martelé le Premier ministre, estimant que sa mission était de « garantir la justesse et l’équilibre » des débats.
Sans toujours convaincre les macronistes: « La guerre commerciale est aux frontières, il y a un combat global contre la démocratie et ses valeurs, la planète brûle, (…) et nous, on va se regarder le nombril en disant +qu’est-ce que c’est qu’être Français?+ », a interrogé Roland Lescure. « Alors peut-être que c’est ça, être français », a-t-il ironisé. « Moi, je pense qu’il y a d’autres urgences ».
Des critiques à peine différentes de celles de François Hollande, qui a jugé dimanche sur BFMTV ce débat « inutile » – à rebours du patron du PS, Olivier Faure, qui pense que s’interroger sur l’identité nationale n’est « pas tabou ».
« Est-ce que le pays a besoin de cacophonie ou de confusion? Ou est-ce qu’il a besoin de stabilité et d’action? », a tancé l’ex-président socialiste, notant que « pour lutter contre l’extrême droite, il ne faut pas aller sur son terrain ».
Référendum « dévoyé »
Car Marine Le Pen s’est emparée du sujet pour réclamer un référendum, notamment sur le droit du sol: « Ça fait 25 ans qu’on débat de ça, ça commence à bien faire. Il y a une chose qui est mieux que le débat, c’est le vote », a-t-elle répété samedi lors d’un déplacement à Madrid, appelant à « arrêter de blablater ».
Une étude Ipsos pour La Tribune dimanche parue quelques heures plus tard lui a fait écho: 74% des Français souhaitent une consultation populaire sur « les aspects sociaux de la politique migratoire », notamment l' »accès au logement ou aux allocations sociales pour les étrangers » – la question spécifique du droit du sol n’était pas proposée.
Lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre, Emmanuel Macron avait indiqué qu’il « demanderait » à ses concitoyens de « trancher » certains « sujets déterminants » en 2025.
La porte-parole du gouvernement a toutefois semblé opposer une fin de non-recevoir à l’initiative lepéniste: « Je pense que ce n’est peut-être pas exactement le moment de mener un grand référendum sur l’immigration », a considéré Sophie Primas, en faisant valoir le risque d’un référendum « dévoyé » dans un pays « pas apaisé ».
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