Les importations marocaines de gaz naturel en provenance d’Espagne poursuivent leur progression. En février 2025, le Royaume est devenu le deuxième client de son voisin ibérique, confirmant une tendance haussière marquée depuis le début de l’année.

La coopération énergétique entre le Maroc et l’Espagne s’intensifie, portée notamment par la hausse significative des importations marocaines de gaz naturel. En l’espace d’un an, ces volumes ont connu une augmentation remarquable, positionnant le Royaume juste derrière la France en tant que principaux clients des exportations gazières espagnoles. Ce hausse significative illustre une stratégie d’approvisionnement dynamique, adossée à l’exploitation du gazoduc Maroc-Europe et au fonctionnement continu de la centrale de Tahaddart. Ce contexte soulève également des questions sur l’avenir de la gestion de cette infrastructure énergétique, dont le contrat de concession vient d’arriver à échéance.

Le Maroc, seul client africain régulier du gaz naturel en provenance d’Espagne

En février 2025, les livraisons de gaz naturel depuis l’Espagne à destination du Maroc ont atteint 700 GWh, soit une progression de plus de 50% par rapport à la même période de 2024. Ce volume représente 16,5% des exportations espagnoles mensuelles, ce qui place le Royaume au deuxième rang des clients de l’Espagne, loin derrière la France, qui a absorbé 2.481 GWh, soit 58,3% du total. Au niveau global, l’Espagne a exporté 4.254 GWh de gaz naturel en février, un chiffre en forte hausse annuelle de 111,3%. La majorité de ces flux (81,8%) est transportée via des gazoducs, tandis que le reste est exporté sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL).

Sur le continent africain, le Maroc fait figure d’exception : il est le seul pays à importer du gaz espagnol de façon régulière. Sur les deux premiers mois de 2025, les volumes reçus par le Royaume ont atteint 1.372 GWh, en progression de 30% par rapport à la même période de l’année précédente. Cette évolution traduit une dépendance croissante vis-à-vis des livraisons espagnoles, facilitées par le réacheminement via le gazoduc Maghreb-Europe (GME), désormais utilisé en flux inversé.

L’essentiel du gaz importé sert à alimenter la centrale thermique de Tahaddart, située près d’Asilah. Mise en service en 2005, cette centrale à cycle combiné a été développée par l’ONEE en partenariat avec Endesa et Siemens. Elle a été exploitée pendant 20 ans par la société marocaine Énergie Électrique de Tahaddart (EET), selon un contrat de concession arrivé à terme en mars 2025. À ce jour, aucune annonce n’a été faite sur la reprise de la gestion de cette infrastructure, dont le capital est détenu à 48% par l’ONEE, à 32% par Endesa Generación et à 20% par Siemens Project Ventures.

Tahaddart, première centrale à cycle combiné du Royaume, affiche une capacité de 400 MW depuis sa modernisation en 2018. Cette montée en puissance, obtenue par l’optimisation des turbines, a permis une meilleure performance énergétique. En 2023, la centrale a produit 1.677 GWh d’électricité. Initialement incluse dans les plans de privatisation du gouvernement en 2018, la plateforme n’a finalement pas changé de statut à ce jour. L’évolution de sa gouvernance reste donc à suivre dans un contexte où le gaz naturel devient un enjeu croissant de la sécurité énergétique nationale.

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