L’invitation officielle adressée par Donald Trump au président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour participer, le 9 juillet à Washington, à un sommet restreint avec quatre autres chefs d’État africains, marque un tournant dans la reconnaissance du rôle régional croissant de la Mauritanie. Plus qu’un simple rendez-vous économique, cette rencontre témoigne d’un intérêt stratégique renouvelé des États-Unis pour le Sahel.
C’est dans cette perspective que le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, se rendra mardi prochain à Washington, répondant à une invitation officielle de son homologue américain. Ce sommet sera consacré à la promotion de la coopération économique et de l’investissement, dans un esprit de partenariat mutuellement bénéfique. « Le président Trump croit que les pays africains offrent des opportunités commerciales incroyables, bénéfiques à la fois pour le peuple américain et pour nos partenaires africains« , a indiqué un responsable de la Maison Blanche.
Contrairement aux approches traditionnelles axées sur l’aide humanitaire, l’administration Trump affirme vouloir tourner la page du modèle caritatif pour privilégier une logique d’échanges équitables et de co-développement. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a récemment précisé que les pays démontrant « la capacité et la volonté de s’aider eux-mêmes » seront désormais prioritaires dans les relations extérieures des États-Unis. Par ailleurs, les diplomates américains en poste sur le continent seront évalués à l’aune des accords commerciaux qu’ils parviendront à conclure, selon la nouvelle feuille de route du département d’État.
Mais au-delà des aspects économiques, plusieurs observateurs estiment que la participation de la Mauritanie à ce sommet revêt une dimension géopolitique significative. L’invitation adressée à Ghazouani reflète, selon eux, une reconnaissance croissante du rôle central de la Mauritanie dans la stabilité de la région sahélo-saharienne, en pleine mutation sécuritaire et stratégique. La diplomatie nuancée de Nouakchott, marquée par une politique intérieure équilibrée et une posture extérieure prudente, notamment sur le dossier du Sahara marocain, semble séduire Washington.
Des acteurs mauritaniens y voient une occasion diplomatique à saisir : la participation de leur président à un événement de cette envergure représenterait une validation internationale de son poids régional. Elle pourrait également offrir à la Mauritanie une marge de manœuvre accrue sur plusieurs dossiers sensibles, au premier rang desquels le conflit du Sahara, toujours au cœur des préoccupations africaines et internationales.
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