Même après une année tumultueuse et marquée par des grèves, le taux de réussite du baccalauréat a été étonnamment élevé. Un constat contesté par l’opposition, qui a affirmé que les pourcentages étaient exagérément élevés. Benmoussa a réfuté cette affirmation en insistant sur la crédibilité de l’examen du baccalauréat au Maroc.

Lors de la session des questions orales de ce mardi, Abdellah Haidar, conseiller du groupe socialiste de l’opposition fédérale, a souligné que le taux de réussite au baccalauréat lors de la session ordinaire avait dépassé les 67 %, soit une augmentation de dix points par rapport à l’année précédente. Haidar a qualifié “ce taux d’extrêmement élevé et incompréhensible, ajoutant qu’il dépasse souvent les 70 % après la publication des résultats de la session de rattrapage”.

En ce sens, Haidar a déclaré :  » Nous parlons d’un taux de réussite dans une année exceptionnelle, marquée par une série de grèves ayant perturbé le temps scolaire et l’achèvement des programmes d’études, sans données précises à ce sujet ».

Le conseiller du groupe socialiste a interrogé :  » Peut-on dire que les moyennes observées sont logiques dans les conditions de l’année scolaire écoulée ? Les élèves de terminale ont-ils suivi leurs cours en entier ? Sont-ils réellement prêts pour la prochaine étape de leur parcours académique » ?

Il a évoqué le programme international pour l’évaluation des élèves (PISA), qui place le Maroc parmi les pays les plus faibles en termes de pensée critique et de compétences créatives.  « Cela signifie que nos élèves sont classés à un niveau très bas en matière de capacité créative et de réflexion », a-t-il insisté, soulignant que « cela résulte de l’accumulation massive de connaissances chez les élèves sans leur fournir les moyens de développer leurs compétences créatives ni les bases de la réflexion et de la critique ».

Haidar a également rappelé que des statistiques officielles antérieures montrent que 75 % des élèves du primaire ne parviennent pas à comprendre un texte simple, mettant en avant que l’école de l’excellence se concentre sur les apprentissages fondamentaux mais n’ouvre pas suffisamment les esprits pour permettre l’accès aux filières de recherche universitaire et académique.

Il a attiré l’attention sur l’aggravation du problème de l’orientation scolaire, qui souligne la difficulté de choisir des filières d’études supérieures ou des parcours professionnels adaptés après l’obtention du baccalauréat. Haidar a demandé au ministre de ne pas se focaliser uniquement sur les chiffres dans la discussion de ces questions, car les véritables problèmes apparaissent après l’obtention du baccalauréat et se compliquent davantage en cas de mauvais choix, appelant à prendre cela en compte avant le baccalauréat.

En réponse, Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des Sports, a précisé que le taux de réussite de cette année, comparé à celui de 2022, ne diffère que de deux points, et de huit points par rapport à l’année précédente.

Benmoussa a insisté sur l’engagement de son ministère pour maintenir la crédibilité du baccalauréat, en affirmant : « Nous sommes conscients qu’il reste des efforts à faire pour améliorer la qualité de l’enseignement à moyen terme en soutenant les apprentissages des élèves par le biais du soutien pédagogique, afin d’éviter des surprises pour les élèves et que les examens portent sur les matières enseignées durant l’année ».

Le ministre a expliqué que cette démarche a été initiée dans les écoles de l’excellence pour améliorer la qualité des apprentissages fondamentaux, ce qui aura un impact futur sur les résultats nationaux et les évaluations internationales.

Benmoussa a également mis en avant les efforts de son ministère en matière d’orientation pédagogique, soulignant que chaque année, environ 300 conseillers en orientation sont recrutés pour améliorer l’encadrement des élèves, en coordination avec l’enseignement supérieur.

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